Diminution de la fonction dopaminergique

Nutrition : comment le gras modifie le fonctionnement de votre cerveau

Les acides gras saturés consommés en excès pourraient avoir un impact sur le fonctionnement de certains neurones et modifier certains aspects de notre comportement.

  • Par Stéphany Gardier
  • VIDAL/ISOPIX/SIPA
  • 16 Jul 2015
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    On connaissait déjà les ravages d'une alimentation trop riche en graisses sur le métabolisme et le système cardiovasculaire. Une étude canadienne, publiée ce 14 juillet dans la revue Neuropsychopharmacology, montre que les acides gras saturés peuvent aussi perturber le fonctionnement du cerveau, et altérer le comportement.

    Des conséquences dès 2 mois

    L’équipe de Stéphanie Fulton, de l’université de Montréal, a comparé le comportement de trois groupes de rats, nourris avec différents régimes : faible en graisses, riche en acides gras monoinsaturés (huile d’olive) ou riche en acides gras saturés (huile de palme).

    Après huit semaines, les rats avaient un poids quasi équivalent quel que soit leur régime, mais des tests comportementaux ont révélé des différences entre les groupes. « Nous avons établi que les rats qui avaient eu le régime à base d'huile de palme avaient une fonction dopaminergique moins efficace », a expliqué Cécile Hryhorczuk, co-auteur de l'étude, dans un communiqué.
    La dopamine est un neurotransmetteur qui joue un rôle important dans la communication entre certains neurones, dits dopaminergiques, impliqués dans la vigilance et la recherche du plaisir notamment.

    Manger plus, et plus gras

    Les chercheurs émettent l’hypothèse que l’excès d’acides gras saturés déclencherait une sorte de cercle vicieux. Les graisses saturées diminueraient le plaisir ressenti lors des repas, et inciteraient à manger plus, et plus gras.

    « Les effets d'une alimentation riche en gras sur la diminution de la sensibilité du système de récompense du cerveau sont spécifiques aux graisses saturées comme l'huile de palme », précise Stéphanie Fulton. En effet, les tests ne montraient pas de diminution de la fonction dopaminergique chez les rats qui avaient consommé de l’huile d’olive.

    Les acides gras saturés, à ne pas confondre avec les acides gras trans, sont présents principalement dans les graisses animales (crème, beurre, fromages…), ainsi que dans certaines huiles végétales, principalement celle de palme. La nourriture industrielle en contient souvent beaucoup. Consommés en quantité raisonnable et dans le cadre d’une alimentation équilibrée, ces acides gras ne présentent pas de danger. Leur excès est par contre connu pour favoriser les dépôts de cholestérol et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

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