Appel au boycott
Conférence de santé : les médecins ont dit non à Manuel Valls
Reçus par le Premier ministre pour organiser la grande conférence de santé, les principaux syndicats de médecins libéraux ont annoncé qu'ils n'y participeront pas.
Pour calmer la colère des médecins libéraux, vent debout contre le tiers payant généralisé, Manuel Valls avait proposé une « grande conférence de santé » prévue pour janvier 2016. Quatre mois plus tard, le malaise est toujours là. Les principaux syndicats ont indiqué mercredi qu’ils n’y participeront pas, en sortant d’une réunion de travail avec le Premier ministre.
Dans un communiqué, la Confédération des syndicats de médecins libéraux (CSMF), dénonce « une mascarade ». Le premier syndicat de praticiens libéraux refuse « de participer à cette "grande conférence de santé" tant que nous aurons un gouvernement qui ne respecte pas les médecins et les patients, puisque cette conférence de santé se tiendra après le vote définitif de la loi de santé. »
Une opposition partagée
Un choix partagé par la Fédération des Médecins de France (FMF) et le Syndicat des Médecins Libéraux (SML). Le dernier a d’ailleurs annoncé qu’il ne participerait plus au groupe de travail de la grande conférence de santé. « Le SML ne perdra pas son temps à cautionner dans de pseudos concertations les déclinaisons d’une loi de santé qu’il rejette », explique-t-il.
MG France, premier syndicat mes médecins généralistes, est, lui, plus réservé. Il sera présent si le gouvernement crée les postes d’enseignant en médecine générale, comme il s’y était engagé.
Par ailleurs, le Conseil de l'Ordre national des médecins, sceptique concernant cette conférence, a indiqué qu'il y participerait, mais qu'il organiserait aussi de son côté une grande consultation. « Il est nécessaire et urgent d’organiser un vrai débat sur l’avenir de notre système de santé, permettant d’aborder tous les sujets essentiels dans une posture de dialogue avec l’ensemble des acteurs de la santé », écrit-il.
L’indignation des syndicats de médecins dure maintenant depuis plusieurs mois et est ponctué d’appels à la désobéissance civile. La dernière en date est celle du 1er juillet. Ils appelaient leurs confrères à boycotter le tiers payant pour les bénéficiaires de l’Aide pour une complémentaire santé (ACS).