Premier pays au monde

Sida : Cuba a éradiqué la transmission de la mère à l'enfant

L'OMS a officiellement déclaré Cuba comme étant le premier pays au monde à avoir éliminé la transmission du virus du sida et de la syphilis de la mère à l'enfant.

  • Par Julien Prioux
  • Javier Galeano/AP/SIPA
  • 01 Jul 2015
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    Quand l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) encense la politique cubaine ! Le 30 juin 2015, l'île des Caraïbes est en effet devenue le premier pays à avoir totalement éliminé la transmission du VIH et de la syphilis de la mère à l'enfant. « C'est une victoire majeure dans notre longue lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et les infections transmises sexuellement, ainsi qu'un pas important vers l'objectif d'une génération sans sida », a déclaré Margaret Chan, directeur général de l'OMS, dans un communiqué de presse publié lundi.

     

    L'accès aux antirétroviraux pour tous 

    Pour comprendre, le Dr Carissa Etienne, directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), a expliqué à l'Agence France Presse (AFP) que cette victoire a été possible « en proposant simplement à tous les Cubains un accès universel à une couverture médicale ».
    A Cuba, toutes les femmes séropositives ont donc accès à des traitements antirétroviraux ainsi qu'à des soins prénataux complets. Elles bénéficient en plus d'un accouchement programmé par césarienne, cette méthode réduisant fortement le risque de passage du virus de la mère à l'enfant, par rapport à un accouchement par voie basse. Une substitution à l'allaitement lui est aussi proposée.

     

    Deux fois moins d'enfants nés séropositifs depuis 2009

    Des propos que l'OMS confirme, puisque la dirigeante de l'Agence ounusienne a estimé que ce succès « est une preuve qu'en fournissant les moyens nécessaires, la lutte contre le sida peut être très efficace ».
    Elle a rappelé que « sans traitement avec des antirétroviraux, une femme enceinte contaminée par le VIH a entre 15 et 45 % de risques d'infecter son enfant », pendant la grossesse, l'accouchement ou en donnant le sein.
    Le tout en rajoutant que ce risque « est quasiment éliminé, tombant à un peu plus de 1 % si la mère prend des antirétroviraux pendant la grossesse ainsi que l'enfant juste après sa naissance ».
    Résultat, depuis 2009, les efforts pour lutter contre la transmission d'infections mère/enfant ont fait leurs preuves. Le nombre d'enfants qui naissent séropositifs annuellement a été presque divisé par deux, passant de 400 000 cette année-là à 240 000 en 2013.

    Pour rappel, environ 1,4 million de femmes infectées par le VIH tombent enceintes chaque année dans le monde, pour la plupart dans les pays en développement, et notamment en Afrique subsaharienne. La syphilis touche, quant à elle, 1 million de femmes enceintes chaque année et peut avoir de lourdes conséquences sur le nourrisson : fausses couches, décès et infections néonatales. « Pourtant, il existe des traitements peu coûteux, efficaces et simples à mettre en place pendant la grossesse, comme la pénicilline », conclut l'AFP dans une dépêche.

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