Communiqué de la FMF
Arrêts de travail : des médecins dénoncent la "traque" de l’Assurance maladie
Les médecins qui délivrent trop d’arrêts maladie se font réprimander par l’Assurance Maladie, à leur grand désarroi.
Dans la santé, l’heure est aux économies. Depuis plusieurs mois, l’Assurance maladie fait la chasse aux prescriptions onéreuses et aux arrêts maladie jugés abusifs. La démarche, qui se traduit par des lettres parfois assorties de menaces de sanctions, sème un vent de protestation parmi les praticiens.
« Harcèlement ordinaire » ?
Ainsi, au début du mois de juin, le syndicat de généralistes MG France a produit un communiqué furibond pour dénoncer les missives de l’Assurance Maladie, qui traque les arrêts maladie de longue durée. Cette fois-ci, c’est la FMF (Fédération des Médecins de France) qui monte au créneau.
Dans un communiqué intitulé « chronique d'un harcèlement ordinaire », le syndicat se plaint de la « nouvelle campagne » sur les Indemnités Journalières (IJ) lancée par l’Assurance Maladie.
Des dizaines de médecins auraient reçu un courrier commençant par ces mots : « Le nombre de jours d'arrêt de travail que vous avez prescrits vous place au-delà de la moyenne observée chez vos confrères ayant une activité comparable et exerçant dans le ressort de l'agence régionale de santé de la région ».
Yvelines, Bouches-du-Rhônes…
Selon le syndicat, quelques départements sont particulièrement ciblés - Yvelines (78), Essonne (91), Pas-de-Calais (62), Bouches-du-Rhône (13). Pourtant, les auteurs du communiqué, qui appartiennent à la « cellule juridique » de la FMF, affirment que ces arrêts maladie sont pour « l'immense majorité validés par le service médical » et à ce titre, justifiés.
« Comment comparer l'activité d'un médecin à celle de confrères sans avoir accès aux données médicales de leur patientèle ? s’interrogent-ils par ailleurs. C'est pourtant bien ce que font les services administratifs des CPAM avec ces procédures. » La cellule syndicale a contesté par le biais de plusieurs procédures la démarche de l’Assurance Maladie et dit attendre « avec impatience les jugements ».
Pour les médecins signataires, derrière un motif économique, l’Assurance maladie veut en réalité « mettre au pas les médecins », dont l’exercice libéral serait « stigmatisé et dénigré directement ou habilement sur le mode de la suggestion ». Des mots qui creusent un peu plus le fossé entre médecine libérale et CNAM.