Colloque européen sur l'implant cochléaire

Surdité chez l'enfant : dépister dès 18 mois

  • Par Dilan Fadime Yavuz
  • Damian Dovarganes/AP/SIPA
  • 27 Jun 2015
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    « Nous voulons surmonter la surdité en tant qu’obstacle à la communication et à la qualité de la vie ». C’est ainsi qu’Ingeborg Hochmair, fondatrice et présidente de MED-EL (Medical Electronics), a débuté son discours lors du 12ème colloque européen sur l’implant cochléaire pédiatrique, qui s’est déroulé à Toulouse du 18 au 21 juin dernier.

    Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime que 5 % de la population mondiale souffre de déficience auditive incapacitante, ce qui concerne 328 millions d’adultes et 32 millions d’enfants. Parmi eux, un peu plus de 400 000 personnes, avec une surdité sévère à profonde, portent des implants cochléaires. En 2014, il étaient plus de 53 000 nouveaux patients à en porter, dont plus de la moitié sont des enfants.

    Les causes de la déficience auditive peuvent être génétiques, ou liées à des complications à la naissance ou à certaines maladies infectieuses. Le seuil normal de l’audition se situe entre 0 et 25 décibels de perte dans les deux oreilles. On parle de surdité sévère à profonde sur une oreille ou les deux, lorsque cette perte se situe entre 70 et plus de 90 dB. Les personnes n’entendent alors pas ou très peu les sons forts et la communication est impossible sans implant.


    Dépister le plus tôt possible

    Le Dr Natalie Loundon, médecin et chirurgien ORL à l’hôpital Necker de Paris, explique que l’implant cochléaire est un « outil qui est en partie implanté et en partie porté en contour » de l’oreille. Pour elle, il permet de « réhabiliter la surdité sévère à profonde ». Les implants cochléaires aident les enfants à communiquer plus tôt et plus facilement, ce qui permet de développer l’alphabétisation, mais aussi les relations sociales.

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    Natalie Loundon, médecin et chirurgien ORL à l’hôpital Necker de Paris : « souvent en apparence on a l’impression qu’il ne se passe pas grand chose, en réalité l’implant commence déjà à stimuler à minima… »

    Elle préconise de faire des dépistages dès le plus jeune âge (entre 18 à 20 mois), pour pouvoir « instaurer le langage » plus aisément. Or, aujourd’hui, le dépistage de la surdité pédiatrique a lieu en moyenne autour des 3 ans. Beaucoup trop tard pour le Natalie Loundon. Mais une fois implantés, ces appareillages permettent à ses porteurs de retrouver ou de débuter une vie sociale normale.

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    Benoit Godey, chirurgien ORL et chef de service au CHU de Rennes : « ça donne un son qui est plus métallique, qui ressemble un peu à une voix de robot… »

    Mais pour cela, « les enfants ont besoin d’accompagnement psychomoteur, en orthophonique et psychique », précise Natalie Loundon, qui appelle à développer davantage de dépistages précoces chez les nourrissons.

    Un aimant auto-rotatif

    Depuis les premières implantations, dans les années 1970, de nombreux progrès ont été réalisés. Ainsi, l’un des implants qui a été présenté durant ce colloque a la particularité d’avoir un aimant auto – rotatif, c’est-à-dire, qu’il peut pivoter, sans que l’on ait besoin de le retirer avant de passer une IRM jusqu’à 3 Tesla.
    En effet, le champ magnétique de l’aimant s’aligne sur celui de l’IRM Mais pour Natalie Loundon, il reste encore du chemin à parcourir pour permettre à tous les enfants atteints de surdité de se réhabiliter sans avoir honte de porter ces implants qui révèlent aux yeux de tous le handicap dont ils souffrent.

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    Natalie Loundon : « l’idéal ça serait de ne plus avoir à mettre d’implants cochléaire mais de pouvoir remettre des cellules fonctionnelles, de réhabiliter les nerfs… »

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