Etude sur près de 500 ordonnances

Médicaments : 30 % des personnes âgées ne comprennent pas leur prescription

Une étude du laboratoire Teva, publiée ce mardi, révèle que trois personnes âgées polymédiquées sur dix ignorent pourquoi elles prennent ces médicaments.

  • Par Dilan Fadime Yavuz
  • JAUBERT/SIPA
  • 24 Jun 2015
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    Chaque année, l’espérance de vie progresse. Et en vieillissant, les personnes âgées sont de plus en plus confrontées à la polymédication et au risque de mésusage que cela comporte. Pour réduire ces risques, de nouvelles directions doivent être prises dans la prescription des médicaments chez cette population.


    Le laboratoire Teva a publié sur son site, ce mardi, les résultats provisoires de l’étude* Investigations des Prescriptions délivrées en Officine pour les Personnes âgées (IPOP) portant sur les difficultés des personnes âgées polymédiquées.
    Et le bilan est sans appel : 30 % des patients disent ne pas savoir pour quoi sont prescrit leurs médicaments.
    L’étude révèle que près de 9 personnes âgées sur 10 préparent et prennent seules leurs médicaments. Près de 50 % d'entre elles déclarent rechercher des informations sur les boîtes et les notices. Mais les patients ne se tournent pas vers leur pharmacien, ni leur médecin pour avoir des conseils.

    Source : Laboratoire Teva


    Une mauvaise communication entre professionnels

    La gravité des maux dont souffrent les personnes âgées est variable selon les pathologies. Elle peut donner lieu à des prescriptions indépendantes les unes des autres en fonction des médecins ou spécialistes qu’elles rencontrent. Les résultats de l’étude démontrent tout de même que plus de 9 pharmaciens interrogés sur 10 délivrent « des conseils récurrents aux patients ».

    De plus, dans 60 % des cas, le type de pathologie dont souffrent les patients « n’est pas connu de façon précise par le pharmacien ». Ce qui peut expliquer pourquoi seulement près d’un quart d’entre eux seulement alertent sur les interactions entre médicaments. L’étude a révélé ainsi que l’association d’un anti-inflammatoire avec un anti-hypertenseur avait été constatée dans près d’un tiers des ordonnances, alors que cette interaction est contre-indiquée.

    Après la crise : un constat

    C’est suite à la crise « Furosémide » vécue par Teva en juin 2013 que le programme Marguerite a vu le jour. C’est l'alerte d'un pharmacien de Saint-Malo qui affirmait avoir trouvé un comprimé d’un somnifère, le zopiclone Teva, dans un blister de diurétique Furosémide. L'intégralité des lots avait alors été retirée du marché et plus de 12 000 boîtes avaient été ouvertes sous contrôle d’huissier. Le laboratoire avait finalement été innocenté après 4 semaines de tourbillon médiatico-judiciaire.

    Dans le préambule de son programme Marguerite, Erick Roche, le président du laboratoire Teva, rappelait qu’il « souhaitait mieux comprendre les difficultés que rencontrent les personnes âgées polymédicamentées lorsqu’elles se retrouvent seules, chez elles, face à leurs multiples traitements ». Il avait ainsi expliqué à quel point cette problématique était « largement sous-estimée » par les autorités sanitaires.

    A terme, cette étude devrait permettre de « prévenir les risques iatrogènes » en concevant « rapidement des outils simples et pratiques pour les professionnels de santé », ce qui faciliterait la compréhension des risques des interactions médicamenteux chez les personnes âgées.

    * Etude sur 493 dossiers (ordonnances et questionnaires) émanant de 50 officines, portant sur des patients âgés de 65 à 98 ans.

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