Cannabis, alcool, tabac...
Les lycéens sous-estiment leurs consommations à risques
Un sondage interroge les lycéens sur la perception de leur mode de vie. S’ils se déclarent en bonne santé, ils ont tendance à sous-estimer la portée de leurs consommations à risques.
Les lycées français se sentent en bonne santé. Tel est le constat d’un sondage réalisé par l’institut OpinionWay sur 844 élèves de 17 ans en moyenne (427 en Ile-de-France et 407 dans le reste de la France). Cette enquête réalisée sur Internet pour la Smerep interroge les jeunes sur leurs perceptions liées à leur mode de vie.
Une génération « saine » ?
Ainsi, 95 % des élèves de lycée se déclarent en bonne santé, dont environ 35 % en excellente santé, et ce, toutes filières confondues (générale, technologique ou professionnelle). Et cela tombe bien : lorsqu’ils sont malades, ils ne sont que 20 % à aller systématiquement chez le médecin. Plus de la moitié des lycéens pratiquent l’automédication et 20 % sont découragés par des délais d’attente trop longs.
Autre motif de réjouissance pour cette jeunesse « saine » : peu de lycéens (7 %) déclarent souffrir de surpoids, et très peu (1 %) semblent touchés par l’obésité. En revanche, un élève sur cinq présente une insuffisance pondérale. Des résultats étonnants, étant donné leur alimentation décousue : la majorité des lycéens saute des repas (67 % en Ile-de-France, 57 % en province toutes filières confondues et 80 % en filière professionnelle), par manque d’appétit ou de temps. Plus de 90 % des sujets interrogés déclarent grignoter entre les repas.
Cannabis, alcool, tabac… des données sous-évaluées
D’autres résultats présents dans le sondage pourront en étonner plus d’un. En effet, quatre lycéens sur dix disent ne jamais avoir expérimenté l’alcool, et seul un sur dix admet avoir déjà consommé du cannabis. De même, plus des trois quarts des sujets interrogés se disent non-fumeurs. Ces données raviront probablement les experts de la santé publique, mais elles contredisent toutes les enquêtes menées sur ces populations.
« Nous sommes sur du déclaratif, explique Pierre Faivre, chargé de la prévention à la Smerep. La perception des consommations chez ces jeunes est différente. Ils prennent beaucoup de distance vis-à-vis du tabac, de l’alcool et des drogues, et ne s’incluent pas forcément dans les groupes de consommateurs. En fait, on cherche plutôt à sonder leur positionnement plutôt que leur consommation réelle. Ce n’est pas une étude épidémiologique ».
Stress : les jeunes Franciliens, déjà victimes
Globalement, près du quart des lycéens déclare déjà subir un stress, avec une surreprésentation des jeunes filles. La majeure partie des élèves s’angoisse vis-à-vis des cours, et plus d’un sur deux à cause de problèmes familiaux. Ce stress génère des troubles de sommeil pour près d’un jeune sur trois.
« Globalement, les données sont plus mauvaises chez les Franciliens, qui sont soumis à des temps de transport plus longs et un coût de la vie plus élevé, ce qui les mène à faire davantage d’arbitrages dans leur vie », explique Pierre Faivre.