Pour les bénéficiaires de l'aide à la complémentaire
Tiers payant généralisé : boycott des médecins dès le 1er juillet
C'est un nouvel appel à la désobéissance civile lancé par les syndicats médicaux. La CSMF appelle les praticiens à boycotter le tiers payant pour les ACS à partir du 1er juillet 2015.
Le tiers payant fait encore des remous chez les médecins. Avant la généralisation en 2017, la dispense d'avance des frais pour les bénéficiaires de l'Aide pour une Complémentaire Santé (1) prévue pour entrer en vigueur le 1er juillet 2015, est, en l’état actuel, « inapplicable », selon la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF).
Dans un communiqué de presse publié ce jeudi, le principal syndicat de médecins libéraux écrit : « Ce système s’annonce extrêmement complexe à mettre en place et difficile à gérer pour les médecins qui devront vérifier les droits des patients, et leur mise à jour, vis-à-vis de l’assurance obligatoire, mais aussi de l’assurance complémentaire. Ils devront également s’assurer que l’assurance complémentaire fait partie des complémentaires agréées pour l’ACS », rajoutent ces syndicalistes.
Des propos qui font écho à ceux du premier syndicat de généralistes, MG France, qui estimait il y a quelques jours que l'instauration du tiers payant pour les ACS allait se faire sans aucune garantie de paiement pour le médecin traitant.
Pour un tiers payant social facile à appliquer
Néanmoins, la CSMF rappelle qu'elle a toujours été favorable au « tiers payant social ». Mais elle refuse que « la complexité du système porte atteinte à la qualité de la relation médecin-patient. Le syndicat refuse cette dérive bureaucratique du métier de médecin qui, selon ses responsables, se fait au détriment du temps consacré aux soins et à l’écoute du patient. »
Face à cette situation, la CSMF réitère son opposition « totale » à l’instauration dès le 1er juillet du tiers payant généralisé pour l’ACS, et demande aux médecins d’appliquer le tiers payant seulement sur la part obligatoire, et uniquement quand il est justifié socialement. « Nous demandons donc au gouvernement le report de la date d’application de cette mesure de tiers payant obligatoire pour les patients titulaires de l’ACS », conclut le syndicat.
(1) L’ACS est réservée aux personnes dont les ressources sont légèrement supérieures au plafond d’attribution de la CMU-C, Les études du Fonds CMU.