Etude sur 14 000 femmes

Endométriose : le risque de fausse couche est augmenté

Les femmes atteintes d’endométriose sont plus à risque de fausse couche que les autres. Un quart d’entre elles sont touchées, d’après une large étude menée pendant 30 ans.

  • Par Audrey Vaugrente
  • NICOLAS MESSYASZ/SIPA
  • 15 Jun 2015
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    L’endométriose n’empêche pas la grossesse : 60 à 70 % des patientes parviennent à concevoir naturellement. Mais cette maladie gynécologique favorise les complications durant la grossesse. Une vaste étude a été menée en Ecosse, auprès de 14 600 femmes. Les résultats ont été présentés au Congrès annuel de la Société européenne de Reproduction humaine et d’Embryologie (ESHRE 2015), qui se tient du 14 au 17 juin à Lisbonne (Portugal).

    Les effets de l’endométriose sur la reproduction sont encore mal connus. La plupart des études menées sur le sujet se sont concentrées sur des femmes qui ont eu recours à des techniques de procréation médicalement assistée. Dans cette étude de cohorte, les chercheurs ont comparé les dossiers de 8 300 femmes enceintes en bonne santé et 5 300 femmes atteintes d’endométriose, ayant conçu naturellement, et suivies pendant 30 ans.

    Trois fois plus de risque de grossesse extra-utérine

    Très tôt dans la grossesse, cette maladie gynécologique augmente les risques de fausse couche. Une femme sur cinq est concernée dans la population générale, c'est une sur quatre parmi les patientes atteintes d'endométriose. « Ces résultats montrent que l’endométriose prédispose les femmes à un risque accru de fausse couche très tôt », a souligné le Dr Lucky Saraswat, principal auteur de l’étude. Toujours dans cette période critique, le risque de grossesse extra-utérine est presque triplé.

    Les femmes atteintes d’endométriose sont aussi plus à risque d’accoucher prématurément et de faire une hémorragie pré ou post-partum. Selon les chercheurs, cela plaide en faveur d’une surveillance précoce et d’une information plus précise. Car certaines complications peuvent être fatales si elles ne sont pas traitées.

    Cette augmentation du risque serait la conséquence d’une inflammation du pelvis, et de modifications structurels de la paroi de l’utérus. « Nous pensons que de telles modifications de l’environnement du pelvis et de l’utérus peuvent influencer l’implantation et le développement du placenta, ce qui les prédispose à une mauvaise issue de la grossesse », a expliqué le Dr Saraswat.

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