AINS

Fertilité : les anti-inflammatoires perturbent l'ovulation

L'ingestion d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ralentirait l'ovulation après seulement dix jours de traitement.

  • Par Hugo Septier
  • Liz Gregg / Mood Board /REX/SIPA
  • 12 Jun 2015
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    Selon les résultats d’une étude présentée au congrès annuel de l’EULAR (European League Against Rheumatism) qui s'est récemment tenu à Rome, la consommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) chez la femme souhaitant avoir un enfant n’est pas recommandée. En effet, ces médicaments pourraient perturber l’ovulation, et ce, après seulement une dizaine de jours de traitement.
    C’est donc la fertilité qui est ici directement touchée par la consommation de ces antalgiques. L’étude conseille aux femmes souhaitant concevoir de les utiliser avec précaution.


    Les AINS empêchent la production de progestérone

    L’équipe du Pr Sami Salman, du département de rhumatologie de l’université de Bagdad (Irak), a étudié 39 femmes souffrant de maux de dos chroniques et en âge d’avoir un enfant. Les patientes ont été réparties dans plusieurs groupes, et traitées avec différent types d’anti-inflammatoires. Les femmes du premier groupe ont reçu du Diclofénac (100 mg une fois par jour), le deuxième du Naproxène (500 mg deux fois par jour) et le troisième de l’Etoricoxib (90 mg, une seule fois par jour). Les traitements ont débuté dix jours après la fin des cycles menstruels.

    « Après seulement dix jours de traitement, nous avons pu constater dans l’ensemble des groupes une baisse significative de la progestérone, une hormone essentielle pour l’ovulation », explique le Pr Salman. Chez les femmes ayant reçu du Diclofénac, seules 6,3 % ont ovulé. Elles n'étaient que 25 % dans le groupe Naproxène et 27,3 % pour le groupe Etoricoxib. De plus, les follicules ovariens, chargés de produire la progestérone, étaient bien moins actifs après l’absorption des AINS, or, leur rôle est primordial dans le processus d’ovulation.


    30 millions de consommateurs chaque jour

    « Cette étude montre que, même à courte durée, la consommation de ces médicaments très populaires ont un impact très important sur les chances de grossesse », poursuit le Pr Salman. Populaire, le mot est faible. Les AINS sont, avec près de 30 millions d'utilisateurs quotidiens, les médicaments les plus consommés à travers la planète. Certains d’entre eux sont par ailleurs disponibles sans aucune prescription médicale.

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