Mutualité française, CISS, CFDT, Unsa
La Mutualité et les patients veulent transformer le système de santé
La Mutualité française, le CISS, la CFDT et l’Unsa appellent à la « transformation » d’un système de santé où complémentaires et patients auront un rôle central à jouer.
« Notre système de santé est aujourd'hui à la croisée des chemins... » C’est par ces mots que commence la tribune signée par Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, Danièle Desclerc-Dulac, présidente du CISS (collectif de patients), Etienne Caniard, président de la Mutualité Française et Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA.
Dans ce texte, les auteurs font le constat d’un système de santé en plein bouleversement. Tiers payant généralisé, rôle accru des complémentaires santé et des ARS (agences régionales de santé)… De profondes transformations vont façonner l’organisation des soins en France. A l’aune de ces changements, les signataires appellent donc à métamorphoser le système pour faire face aux défis qui l’attendent.
Une « nouvelle forme d’opposabilité tarifaire ».
Et ils sont nombreux. « Inégalités d’accès aux soins, inefficience de l’organisation de la prise en charge des soins, dégradation des conditions de travail pour les salariés de la santé… », énumèrent les auteurs, qui appellent en premier lieu à « agir en faveur de la réduction du reste à charge » pour les patients, essentiellement pour les soins « mal régulés » – dentaires, audioprothèses, optique, ainsi que « pour les soins donnant lieu à des dépassements d’honoraires » et « les soins hospitaliers ». Ils préconisent ainsi une « nouvelle forme d’opposabilité tarifaire ».
Selon les signataires, ce système de santé émergent devra mieux prendre en compte les « disparités territoriales », ainsi que les « inégalités sociales et tarifaires ». « Des modes de rémunération plus adaptés que le paiement à l’acte pourraient être mis en place », pensent-ils. Les nouvelles technologies auront un rôle central à jouer, elles qui offrent d’importantes « potentialités ».
Intégrer mutuelles, syndicats et patients
« Un vrai partenariat entre l'Assurance maladie obligatoire, les complémentaires et les bénéficiaires des services de santé » sera la clé de ce nouveau système, estiment les signataires, qui suggèrent de redéfinir en ce sens le « pilotage des politiques de santé ». « Les associations de patients, les partenaires sociaux, les mutuelles ne peuvent être exclus d'un pilotage aujourd'hui assuré par l'Etat et l'assurance maladie », insistent-ils.