Une première médico-chirurgicale
Transplantation : une patiente reçoit une sixième greffe rénale
L'AP-HP a annoncé ce lundi, qu'une patiente, âgée de 46 ans, et malade depuis l'enfance, a pu recevoir une sixième greffe de rein grâce à un nouveau médicament.
Et de six ! Une patiente âgée de 46 ans souffrant d’un syndrome hémolytique et urémique atypique (SHU) a subi sa sixième transplantation de rein. Cette maladie génétique extrêmement rare détruit les reins et d’autres organes par occlusions des petits vaisseaux sanguins. Elle peut récidiver sur les reins greffés et les altérer rapidement en l’absence de traitement efficace.
Le 31 janvier 2015, des équipes de l’AP-HP des services de néphrologie – transplantation rénale, et anesthésie – réanimation de l’hôpital Necker et du service d’urologie de l’hôpital européen Georges Pompidou (HEGP) des Professeurs Legendre, Carli et Méjean ont réalisé, pour la première fois en France, une sixième greffe rénale sur une même patiente, a annoncé ce lundi le groupe hospitalier parisien.
« Une prouesse chirurgicale »
La sixième greffe rénale, qui a été réalisée par le Pr Arnaud Mejean, a duré cinq heures, rapporte l’AP-HP. Elle a été rendue particulièrement complexe par les très nombreuses interventions antérieures et les difficultés vasculaires. « Au départ, on n'était pas sûrs d'y arriver », a confié à l’AFP le Pr Arnaud Méjean.
C’est l’arrivée d’un nouveau médicament, l’éculizumab, qui bloque les conséquences destructrices de la pathologie, associé à des immuno-suppresseurs contre le rejet de greffe, qui a rendu la transplantation possible.
« Ce traitement a complètement changé le pronostic de la maladie » et « d'autres malades traités depuis quelques années n'ont pas de récidives, y compris après une greffe », a exliqué le Pr Legendre. Quatre mois après la greffe, la fonction rénale de la patiente est strictement normale, souligne le groupe hospitalier.
Une vie alternée entre dialyses et greffes
Tout n’est pourtant pas gagné pour la patiente. Prise en charge dès l’âge de cinq ans à l’hôpital Necker – Enfants malades, elle a alterné tout au long de sa vie « des périodes de dialyse et de greffes rénales, dont certaines perdues très rapidement à cause d’une récidive de sa maladie », explique l’AP-HP. Dans un entretien à l’AFP et rapporté par Le Parisien, elle explique avoir « été prévenue d’un échec possible, mais mon choix été déjà fait ».
Elle raconte avoir « beaucoup souffert » depuis son enfance, mais « j’ai eu de la chance », dit-elle. La patiente a perdu deux de ses jeunes sœurs, mortes de cette même pathologie à l’âge de 2 et 8 ans. Aujourd’hui, « je pète la forme » et je « supporte bien le nouveau médicament », ajoute-elle. « Il faut dire merci aux gens qui donnent leurs organes », insiste la patiente.
Actuellement, la maladie touche, chaque année, en France, moins de cent personnes. Depuis 2014, les équipes de l’AP-HP ont ainsi réalisé pas moins de 627 greffes rénales, dont 130 à partir de donneurs vivants (21 %).