Congrès de l'ASCO
Oncologie : promesses et enjeux des nouvelles immunothérapies
VIDEO - Les immunothérapies de dernières génération ont focalisé l'attention au dernier congrès de la Société américaine d'oncologie clinique. Pourquoidocteur fait le point avec deux spécialistes.
L'édition 2015 du congrès de la Société américaine d'oncologie clinique (ASCO), qui se tenait à Chicago du 29 mai au 2 juin, a battu des records de participation. Plus de 30 000 spécialistes étaient présents pour discuter des dernières avancées dans un domaine en plein essor depuis une dizaine d'années.
Beaucoup de résultats d'essais cliniques et d'études fondamentales ont été présentés, parmi lesquels de nombreux travaux menés par des équipes françaises. Près de 10 % des 4883 communications présentées cette année impliquaient des scientifiques français.
Une thématique a cette année particulièrement fait parler d'elle: les immunothérapies, des traitements qui visent à améliorer les capacités du système immunitaire à combattre les cellules tumorales. Actuellement, ce sont les anticorps « inhibiteurs de check-point » qui suscitent le plus d'espoirs et d'intérêt.
Après les bénéfices apportés par les molécules anti-CTL-4 il y a quelques années, les anti-PD1 promettent des effets encore plus importants, rapides et durables, notamment sur les cancers les plus résistants (cancers bronchopulmonaires non à petites cellules, mélanomes avancés,...)
Outre leurs effets sans précédents, les molécules comme l'ipilimumab, le nivolumab ou le pembrolizumab ne produisent pas les effets secondaires des chimio- et radiothérapies, et sont donc souvent mieux tolérées par les patients, au moins à court terme.
Mais les immunothérapies ne sont pas exemptes de toxicité. Elles peuvent induire des réactions auto-immunes, parfois sévères chez certains patients, avec entre autres des atteintes des reins et des poumons.
Des effets secondaires qui s'additionnent dans le cas d'associations thérapeutiques de plusieurs anticorps, une voie de recherche très en vogue pour maîtriser les tumeurs les plus résistantes.
Enfin, la question du coût de ces nouvelles molécules a été largement débattue lors du congrès. Certains experts estiment que les traitements présentés dans certains essais ont un coût de plusieurs dizaines de milliers de dollars par patient (jusqu'à 290 000 pour une bithérapie ipilimumab/nivolumab dans le mélanome avancé). Une somme difficilement compatible avec un accès au plus grand nombre, pris en charge par les systèmes de santé.
Entre promesses et questions, l'immunothérapie a déjà commencé à révolutionner le traitement des patients atteints de cancer.
Pourquoidocteur vous propose de faire le point avec deux experts français en oncologie qui ont assisté à l'édition 2015 de l'ASCO : Frédérique Penault-Llorca (présidente du centre anti-cancer Jean Perrin, Clermont Ferrand) et Jérôme Viguier (directeur du pôle Santé publique et Soins à l’Institut national du cancer).