Résultats inédits

Les enfants adoptés souffrent des séquelles de leur passé

Malgré une bonne intégration dans leurs familles adoptives, les enfants souffrent encore des difficultés rencontrées avant leur adoption.

  • Lisa Krantz/AP/SIPA
  • 04 Jun 2015
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    Les enfants adoptés trouvent leur place dans leur famille d’adoption mais leur histoire antérieure influence leur parcours scolaire, révèle une étude inédite de l’association Enfance et Adoption présentée ce jeudi lors d’un colloque international.

    Réalisée auprès de 650 jeunes, dont 83 % d’enfants adoptés et 17 % d’enfants biologiques, et 800 parents, cette enquête nationale s’est intéressée au « devenir des jeunes ayant grandi dans une famille adoptive » et la différence entre eux et leurs frères et sœurs.

    Beaucoup sont satisfaits de leur vie

    Adoptés en grande majorité à l’internationale (Amérique Latine, Afrique, Asie ou Europe de l’Est), ils sont plus de 6 sur 10 à estimer qu’ils sont d’apparence étrangère et avoir déjà ressenti des discriminations négatives. Cependant, une grande majorité (89 %) d’enfants adoptés a une bonne ou très bonne estime d’eux-mêmes contre 93 % de leurs frères et sœurs biologiques. Ils sont également 68 % à être satisfait de leur vie.

    Dans l’ensemble, les enfants adoptés ont de bonnes relations avec leurs parents et plus de la moitié  considèrent leur famille adoptive comme leur unique famille. Mais pour près d’un jeune sur cinq, la question des origines se pose et ne se sent appartenir à aucune famille.

    Les souffrances du passé

    Ainsi, le cadre bienveillant et protecteur des familles d’adoption ne suffit pas pour effacer les difficultés et souffrances rencontrées par ces enfants dans le passé. Comparé à leur fratrie, les enfants issus de l’adoption sont plus nombreux à souffrir de troubles comportementaux, de séquelles de malnutrition ou sont concernés par une hospitalisation de plus d’un mois. Certains éprouvent aussi une carence affective.

    Des problèmes de santé qui expliqueraient des résultats scolaires moins bons que les enfants biologiques, selon l’étude. Celle-ci met notamment en évidence que les enfants adoptés s’engagent moins dans des filières générales que les autres enfants. Ils sont de fait moins nombreux à être bacheliers (90 % contre 53 %). Une proportion qui grimpe toute de même jusqu’à 66 % pour les enfants adoptés sans traumatismes avant l’adoption et atteint 70 % pour les enfants n’ayant pas redoublé en primaire.

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