Tumeurs sensibles aux hormones
Cancer du sein : une thérapie ciblée allonge la survie
La tumeur a cessé de proliférer pendant 9 mois. Une nouvelle thérapie ciblée dans le cancer du sein sensible aux hormones a démontré ses bénéfices. Elle double la survie sans progression.
La thérapie ciblée confirme son intérêt dans le cancer du sein. Un nouveau médicament, le palbociclib (IBRANCE, Pfizer), permet de doubler la survie sans progression des tumeurs sensibles aux hormones. C’est le résultat d’un essai clinique présenté au Congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO, Chicago, Etats-Unis) qui se tient du 29 mai au 2 juin et publié dans le New England Journal of Medicine.
Le cancer du sein sensible aux œstrogènes est particulièrement difficile à traiter. Le traitement hormonal de référence, le fulvestrant, permet de stopper la progression de la tumeur pendant 3 mois en inhibant l’action des hormones. Mais souvent, seule une chimiothérapie est prescrite.
Dans le cadre de l’essai clinique PALOMA-3, 521 femmes ménopausées ou non ont été recrutées. Toutes souffraient d’un cancer du sein sensible aux œstrogènes, qui a récidivé avec une thérapie hormonale. Les deux tiers ont tenté la combinaison palbociclib/fulvestrant. Les autres ont continué de prendre le traitement de référence et un placebo.
Peu d’effets secondaires
10 mois après son lancement, l’étude est interrompue. L’objectif principal est atteint : la survie sans progression du cancer est plus que doublée. La tumeur est bloquée pendant 3,8 mois chez les femmes sous placebo. Le délai médian, dans le groupe traité, est de 9,2 mois. Le taux de récidive a également été divisé par deux. « Le palbociclib doit encore être approuvé dans ce groupe de femmes, mais cette étude peut changer la pratique médicale », estime le Dr Massimo Cristofanilli, principal auteur de l’étude. « C’est une avancée majeure pour cette population pour qui nous avions très peu d’options actives, et qui sont souvent traitées avec une chimiothérapie seule. »
Les effets secondaires existent mais sont assez légers par rapport à la chimiothérapie. Le plus souvent, les chercheurs ont observé une chute du nombre de cellules immunitaires (neutropénie ou leukopénie). Mais c’est un effet attendu, qui démontre l’efficacité du traitement. La fréquence des nausées ou de la fatigue ne varie pas entre le groupe placebo et le groupe palbociclib. Cependnat, 2,6 % des femmes traitées ont dû arrêter la thérapie à cause des effets secondaires, contre 1,7 % dans le groupe placebo.