Sous-nutrition
800 millions de personnes souffrent encore de la famine
Selon la FAO, c'est la première fois que le nombre de personnes atteintes de sous-nutrition passe sous la barre des 1 milliards à travers le monde.
Depuis que les Nations unies se penchent sur ce fléau mondial, c’est la première fois que le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde passe sous la barre des 800 millions de personnes. C’est en tout cas ce qu’affirme la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) dans son dernier rapport publié ce mercredi.
En tout, ce sont 72 pays qui ont réduit de moitié la proportion de leur population victime de la famine. En revanche, 10 % de la habitants de la planète reste concerné par cette sous-nutrition.
Une baisse rapide en moins de deux décénnies
Au final, le nombre de personnes sous-alimentées aura baissé de près de 200 millions depuis le début des années 1990 alors que la population mondiale augmente. Les progrès sont principalement notables en Asie et en Amérique Latine, où les gouvernements des pays concernés ont pris les mesures adéquates afin d’endiguer la famine et ses conséquences. En revanche, c’est l’Afrique subsaharienne qui est toujours en mauvaise posture. En effet, près d’un quart de sa population (23,2 %) est en état de sous-alimentation.
Les pays en guerre touchés
Les pays en guerre font aujourd’hui partie des zones les plus concernées par de famines potentielles. Ainsi, comme l’affirme le rapport, près de 366 millions de personnes vivent dans ce contexte difficile. Parmi eux, on compte 129 millions de sous-alimentés. Aujourd’hui, notamment au Moyen-Orient et en Afrique, les conflits (ethniques, religieux…) s’étendent dans le temps, rendant difficile un accès à la nourriture à une bonne partie de la population.
Atteindre l'objectif du millénaire
A l’orée des années 2000, il avait été décidé par les Nations Unies que la faim devait être réduite de moitié dans les quinze années à venir.
Cet "objectif du millénaire", apprend-on, a été atteint par 72 pays en voie de développement (sur 129). « La quasi-réalisation des cibles de l'OMD relatives à la faim nous montre que nous sommes tout à fait en mesure d'éliminer la faim de notre vivant. Nous devons être la génération Faim Zéro. Ce but devrait être intégréré dans toutes les interventions de politique et au cœur même du nouvel agenda de développement durable qui sera mis en place cette année », explique José Graziano da Silva, directeur général de la FAO.
Prochaine étape, l'éradication
A terme, l’objectif de la FAO est d’éradiquer la faim dans le monde. Pour cela, les Nations Unies espèrent une meilleure activité agricole dans les zones concernées, avec l’aide des différents gouvernements. Le développement de la petite agriculture et des cultures familiales seraient en effet un moyen assez rapide et simple de lutter contre la famine. Il est du coup prévu d’utiliser la croissance de ces pays en développement en incluant l’ensemble de la population.
Enfin, la volonté des Nations Unies est de développer la protection sociale dans ces pays, afin de protéger les ménages les plus vulnérables en leur offrant par exemple des repas scolaires et des bons d’alimentation. Cette protection a déjà fait ses preuves dans les pays qui ont vu la famine décroître sur leur territoire.
Un problème également européen
Toutefois, les pays européens et développés ne doivent pas détourner le regard sur les réalités qui existent sur leurs territoires. En effet, de nombreux conflits existent dans le monde, causant d’importants mouvements de population. Ainsi, Médecins du Monde (MdM) avait récemment tiré la sonnette d’alarme concernant les migrants présents sur le territoire français. En effet, un sur deux ne mangerait pas à sa faim actuellement.