Etude de l'université du Colorado
Mort subite du nourrisson : l'altitude serait un facteur de risque
Des chercheurs américains ont montré que les bébés, vivant en très haute altitude, étaient deux fois plus exposés au risque de mort subite que ceux vivant à moins de 1800 m.
Le syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN) survient en général sans symptôme, ni signaux d’alerte.
Même s’il n’existe pas de causes formellement établies, des chercheurs de l’université du Colorado (Etats-Unis) suggèrent qu’il pourrait exister un lien entre l’hypoxie (manque d’oxygène) et ce syndrome. Ils ont démontré que le SMSN était deux fois plus important chez les bébés vivant à une altitude d’environ 2400 mètres. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Pediatrics le 25 mai dernier.
2,5 fois plus de risque d’exposition
Ces résultats se fondent sur l'analyse des données disponibles dans les registres de naissance et de décès, pour 393 216 nourrissons (nés et décédés) entre 2007 et 2012. En s’intéressant à l’adresse du domicile des mères, les chercheurs ont constaté que près de 80 % des bébés vivaient à une altitude inférieure à 1800 mètres, 18,5 % d’entre eux résidaient entre 1800 et 2400 mètres et un peu moins de 2 % habitaient à plus de 2400 mètres d’altitude.
En isolant des facteurs comme le poids de naissance, le tabagisme et la consommation d’alcool pendant la grossesse, l’origine ethnique et l’âge moyen des parents, le statut socio-économique ou encore l’allaitement, les chercheurs ont découvert que les bébés qui résidaient en haute altitude avaient 2,3 fois plus d'être victime du syndrome de mort subite du nourrisson que ceux vivant à une altitude inférieure à 1800 m.
D’autres facteurs responsables
Pour les chercheurs, les parents ne doivent cependant pas s'affoler, puisque le risque reste faible. Toutes altitudes confondues, le syndrome de mort subite du nourrisson concerne 79 décès pour 100 000 enfants vivant au-dessus de 2400 m et 40 pour 100 000 enfants en dessous de 1800 m d’altitude.
L’équipe de recherche n’indique pas dans sont étude si l’hypoxie contribuait seule au SMSN. Les scientifiques rappellent que d’autres facteurs comme la position de couchage des nouveaux-nés sur le ventre ou le tabagisme passif, qui entraine une oxygénation insuffisante des tissus, peuvent contribuer au SMSN.
De précédentes études avaient déjà mis en cause la combinaison de facteurs stressants environnementaux durant la période de développement de l’enfant, soit entre 2 et 4 mois après sa naissance, dans l’apparition de ce syndrome. C'est cependant la première fois que des travaux s'intéressent au lien entre rareté de l'oxygène en haute altitude et la mort subite du nourrison. Le SMSN concerne chaque année aux Etats-Unis 3500 enfants de moins d’un an et près de 250 en France, d’après l’Institut nationale de Veille Sanitaire (InVS).