Essai clinique de phase III

Un virus de l'herpès modifié efficace contre le mélanome

En ciblant spécifiquement les cellules cancéreuses et en déclenchant une réaction immunitaire forte, le virus de l'hérpès génétiquement modifié permet de limiter la progression du mélanome.

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • DURAND FLORENCE/SIPA
Mots-clés :
  • 27 Mai 2015
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    Pour combattre le mélanome, la forme la plus dangereuse du cancer de la peau, le virus de l’herpès génétiquement modifié s’avère efficace. En détruisant les cellules cancéreuses et en boostant le système immunitaire, ce traitement permet de ralentir la progression du cancer, révèle une étude publiée ce mardi dans le Journal of Clinical Oncology.

    C’est la première fois qu’un essai clinique de phase III démontre l’efficacité et le potentiel de la virothérapie chez les patients atteints de cancer, selon les chercheurs. Menée par l’Institut britannique de recherche sur le cancer, cette étude a rassemblé plus de 64 centres de recherche à travers le monde.

    Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont sélectionné 436 patients atteints d’un mélanome à un stade avancé et inopérable. De manière aléatoire, ils ont ensuite formé deux groupes : l’un recevant le traitement appelé Talimogene Laherparepvec ( T-VEC) et l’autre une thérapie contrôle. 

    Une attaque en deux temps


    « L’utilisation de la virothérapie comme le T-VEC contre le cancer suscite l’enthousiasme car elle permet de lancer une double attaque », explique Kevin Harrington de l’Institut de recherche sur le cancer et l'un des principaux responsables de l'essai clinique. La première détruit les cellules cancéreuses directement et en mobilisant le système immunitaire contre la tumeur « Et parce que ce traitement cible spécifiquement les cellules cancéreuses, poursuit Kevin Harrington, il provoque moins d’effets secondaires que les traitements classiques de chimiothérapie ou que certaines immunothérapies récentes ».

    D’après les résultats, pour plus de 16 % des patients ayant reçu une injection de T-VEC, la rémission a duré plus de 6 mois, contre 2,1% pour le groupe contrôle. Celle-ci a même duré plus de 3 ans pour certains patients traités par T-VEC.



    Plus de 3 ans de rémission

    Par ailleurs, les patients atteints de cancer à un stade peu avancés et ceux qui n’avaient pas encore reçu de traitement ont mieux répandus au T-VEC par rapport aux autres malades volontaires. L’étude rapporte également que les 163 patients atteints d’un mélanome peu avancé traités par T-VEC ont vécu 20 mois de plus que les malades souffrant d’un cancer au même stade dans le groupe témoin (41 mois contre 21,5).

    « Ce traitement montre des avantages évidents pour les patients atteints de cancers peu avancés, affirme Kevin Harrington. Actuellement, des études sont en cours pour évaluer s’il pourrait être utiliser en première ligne afin de traiter les formes agressives de mélanome et les stades avancées. »

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