American Thoracic Society
E-cigarettes : les chercheurs ont découvert 4 effets inattendus
Lors de la réunion annuelle de l'American Thoracic Society à Denver, les chercheurs ont présenté plusieurs études sur les effets de l'e-cigarette. Time Magazine en a détaillé quatre.
Les cigarettes électroniques connaissent un succès non négligeable depuis quelques années. Cependant, les spécialistes rappellent que les effets sur le long terme ne sont pas encore bien connus.
Différentes équipes de recherche ont présenté leurs derniers travaux, lors de la réunion annuelle de l'American Thoracic Society qui a eu lieu du 18 au 20 mai 2015 à Denver (Etats-Unis). Quatre des études les plus marquantes ont été rapportées par le magazine américain Time.
La cigarette électronique inhibe la toux
D’après une étude de l’Albert Einstein College of Medicine, dirigée par Peter Dicpinigaitis, l’e-cigarette diminuerait le réflexe de toux, qui permet pourtant de protéger les voies respisatoires. Pour arriver à cette conclusion, l’équipe a demandé à une trentaine de non-fumeurs d’inspirer trente fois sur une cigarette électronique en quinze minutes. Résultat : les participants étaient moins réceptifs à la capsaïcine, un composant actif du piment qui entraîne presque immédiatement une quinte de toux.
Et cette perte de réflexe pourrait se prolonger toute la journée pour les fumeurs réguliers, selon les chercheurs. La toux aide, en effet, à éliminer les agents infectieux présents dans les poumons et empêche également l’étouffement.
Modification du nombre de produits chimiques
Dans l’étude du professeur Daniel Sullivan, de l’université de l’Alabama School of Medicine, les chercheurs ont découvert qu’il existe un lien entre la température de la bobine de l'e-cigarette et la création de certaines substances toxiques, comme l’acroléine, l’acétaldéhyde et le formaldéhyde. Ce n’est donc pas seulement la vapeur de la cigarette électronique qui est remise en cause, mais son mécanisme même. Pour les chercheurs, le manque de normes de configuration pour la fabrication de ces cigarettes rend difficile l’évaluation uniforme de ses effets sur les poumons et sur la santé humaine en général.
Des saveurs plus nocives que d’autres
Ce qui plaît aux e-fumeurs, c’est l’étendue des « saveurs » de leur cigarette. Pourtant, une étude menée par Temperance Rowell, de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill, a testé les effets de certains liquides aromatisés sur la signalisation du calcium dans des cellules pulmonaires in vitro. Les chercheurs ont constaté que toutes les saveurs n’ont pas le même effet. « Bonbon à la cannelle », « pudding à la banane » et « tabac mentholé » sont les arômes les plus nocifs pour les poumons.
L'e-cigarette pas efficace dans le sevrage du tabac
Pour beaucoup de vapoteurs, l'e-cigarette est perçue comme une aide précieuse pour arrêter de fumer. Pourtant, d’après une méta-analyse de quatre études réalisées par Riyad al-Lehebi, chercheur à l’université de Toronto, au Canada, la cigarette électronique ne serait pas un moyen de sevrage du tabac efficace.
Les scientifiques ont, en effet, constaté que le vapotage aide les fumeurs à arrêter durant le premier mois, mais cet effet s’atténue dans les trois à six mois qui suivent. Ils recommandent donc aux personnes qui souhaitent s’arrêter de fumer d’utiliser un moyen de sevrage dit « conventionnel » et qui a déjà fait ses preuves. Une chose est sûre, la cigarette électronique continuera de faire parler d'elle dans les années à venir.