Dette chronique de sommeil

Ados : une campagne pour lutter contre les nuits trops courtes

Le Réseau Morphée lance une campagne de sensibilisation sur le manque de sommeil des adolescents. D'après leur étude publiée en mars, plus de 30 % d'entre eux s'endorment en classe.

  • Par Dilan Fadime Yavuz
  • Quirky China News / Rex/REX/SIPA
  • 19 Mai 2015
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    Le Réseau Morphée, un réseau de santé consacré à la prise en charge des troubles du sommeil, lance sur les réseaux sociaux une campagne de sensibilisation sur le sommeil des adolescents.
    En mars dernier, le centre de santé avait publié les résultats d’une étude réalisée au cours de l’année scolaire 2013 – 2014, sur le sommeil des collégiens. Et les chiffres sont éloquents : 30 % des élèves avouaient avoir du mal à se lever le matin pour aller en cours. Ceci en raison d’un coucher de plus en plus tardif et d’une privation de sommeil pour 27 % des adolescents.
    D’après l’étude, les jeunes manquent d’au moins deux heures de sommeil par nuit en période scolaire, ce qui dénote de l’empiétement des activités sur le temps de sommeil. Autre chiffre : 23 % des collégiens ont reconnu être somnolents ou s’endormir en classe. Une situation qui a poussé le Réseau à sensibiliser les ados et leurs parents sur l'ampleur des répercussions du manque de sommeil.

    Respecter ses propres besoins

    Aujourd’hui les jeunes passent de plus en plus de temps, avant de se coucher, devant les écrans, qui se sont multipliés au cours des dernières années. Ce qui est nouveau, c’est l’introduction de l’ordinateur et surtout du Smartphone dans la chambre des adolescents et de l’utilisation qu’ils en font.
    Cette utilisation intensive « donne une impression à notre horloge interne que la nuit n’a pas encore commencé, de ce fait notre cerveau ne lance pas les signaux du sommeil », explique le Docteur Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée.
    Concrètement, plus le jeune reste scotché à son Smartphone, plus il se couchera tard.

    Ecoutez...
    Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée : « Il faut arriver à faire comprendre au jeune que quand il n’est pas en forme le lendemain… »

    « Apprendre à respecter son sommeil pour être en forme le lendemain est une des clés de la réussite scolaire, explique la présidente du centre du sommeil. La privation de sommeil entraine essentiellement un trouble de l’attention le lendemain en cours ». Ce manque de sommeil peut aussi avoir pour conséquence « un effondrement des capacités sportives ». Elle rappelle donc que « le sommeil sert à se restaurer, et pour cela il faut réguler son heure de levée ».

    Une mini-série et une application mobile

    Pour sensibiliser les adolescents, mais aussi les parents, le Réseau Morphée a donc lancé une application mobile. « Mon Coach Sommeil accompagnera les jeunes dans la gestion de leur sommeil, en période d’activité mais aussi durant les vacances. Il les alertera lorsqu’il sera l’heure d’aller se coucher, les incitera à passer en mode avion pour ne pas être perturbé par les différentes notifications, et les réveillera au son d’une voix préenregistrée », peut-on lire dans le communiqué du centre.
    A côté de cette application, une minisérie intitulée « Bref, j’ai pas dormi ! » dévoilera tout au long de la semaine des scènes de la vie quotidienne où le manque de sommeil entraine des conséquences sur la qualité de vie des jeunes, comme l'irritabilité, la perte d’attention ou encore la somnolence en journée.


    BREF, J'AI PAS DORMI ! Episode 1 par reseau-morphee

    Préserver des moments déconnectés

    Sylvie Royant-Parola espère que grâce à cette campagne de sensibilisation, « il y aura une prise de conscience sur le respect du temps de sommeil et que les jeunes apprendront à séquencer leurs activités pour permettre au sommeil de s’installer et de faire son travail pendant la nuit ».

    Pour le Docteur Joëlle Adrien, neurobiologiste et directrice de recherche à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), « il y a trop d’adolescents qui absorbent des substances comme les boissons énergisantes pour être plus éveillés la journée ». Elle conseille plutôt de faire une digital detox. « Dans nos modes de vie, on doit se préserver des moments hors des champs de connexions et d’internet, explique-t-elle. Chacun se choisit une plage de tranquillité, de déconnexion pour ne pas complètement dérégler son mental ».

    Ecoutez...
    Joëlle Adrien, neurobiologiste et directrice de recherche INSERM : « Pour l'horloge biologique ces écrans c'est un filiale de jour...»

    Le sommeil est vital à l’organisme, réparateur et régulateur. Dormir permet au corps d’équilibrer les sécrétions hormonales et métaboliques et notamment de contrôler la glycémie et l’appétit. Pour la directrice de l’institut, c’est aux parents de montrer l’exemple. Il faut vraiment respecter son besoin de sommeil et protéger son horloge de tous les méfaits de ces nouvelles technologies. »

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