Start-up lyonnaise
Assistance à la procréation : des Français auraient créé des spermatozoïdes in vitro
Une start-up lyonnaise a affirmé avoir réussi à produire en laboratoire des spermatozoïdes humains. Cette première mondiale pourrait permettre de traiter l'infertilité masculine.
L’histoire de la science est ponctuée de premières fois et de prouesses techniques. Fabriquer en laboratoire des spermatozoïdes en fait sûrement partie. C’est aujourd'hui chose faite grâce à la start-up lyonnaise Kallistem. Celle-ci a annoncé, cette semaine, qu’elle avait réussi à reproduire in vitro la spermatogénèse.
Les chercheurs ont pu fabriquer ces gamètes grâce à la thérapie cellulaire Artistem®. A partir d’une biopsie testiculaire, congelée puis mise en culture pendant 72 jours, les scientifiques sont capables de produire des spermatozoïdes complets et fonctionnels et en quantité suffisante pour envisager une fécondation in vitro. Cette première mondiale pourrait donc permettre à des milliers hommes stériles de concevoir un enfant sans avoir recours à un donneurs anonyme.
Procédé complexe de 72 jours
D’après Kallistem, cette méthode concerne « des patients qui ont des cellules souches germinales mais ne produisent pas de spermatozoïdes ». Elle évoque notamment les enfants traités par chimio ou radiothérapie, des traitements pouvant entraîner une stérilité, les enfants souffrant de drépanocytose ou opérés pour une cryptorchidie bilatérale (les testcules ne sont pas descendus dans les bourses) ou les hommes atteints d’une azoospermie non obstructive liée à une déficience somatique.
Pour le moment, la société refuse de communiquer ses résultats jusqu’à l’obtention de son brevet en juin prochain. La méthode devra ensuite être testée chez l’animal et des études devront démontrer que ces cellules germinales transmettent le patrimoine génétique paternel sans anomalies génétiques. La société mise sur 2017 pour les premiers essais chez l’homme ou chez des jeunes garçons dont la fertilité est menacée.
En terme éthique, le procédé ne semble pas poser de problème puisqu’il ne s’agit pas de modification génétique ou de sélection. Cependant, comme pour toutes les avancées technologiques, le débat éthique et sociétal est ouvert.
Source : Kallistem