Journée mondiale sans régime

Notre cerveau n’est pas configuré pour résister à la nourriture

Il peut être difficile de résister à une petite faim. Et pour cause : un groupe de neurones est chargé de transmettre une sensation désagréable tant que rien n'a été mangé.

  • Par Audrey Vaugrente
  • CLOSON/ISOPIX/SIPA
  • 06 Mai 2015
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    Ce 6 mai fournit l’excuse parfaite pour faire une entorse à son régime minceur : c’est la Journée mondiale sans régime. Le reste de l’année, maintenir une hygiène de vie stricte peut s’avérer difficile. Rien de plus normal, si l’on en croit une étude parue dans Nature : notre cerveau est configuré pour nous inciter à manger, et non l’inverse.

    A l’origine de la sensation de faim, le groupe de neurones AGRP. Ils transmettent un sentiment désagréable qui pousse à s’alimenter. Des travaux ont même prouvé qu’ils rendent un aliment plus savoureux. « Nous soupçonnons que ces neurones forment un système de motivation très ancien qui force un animal à satisfaire ses besoins physiologiques », explique Scott Sternson, dernier auteur de l’étude. Nous nous mettrions ainsi en quête de nourriture pour désactiver ce système de neurones, et mettre fin à cette sensation désagréable. Pour confirmer cette théorie, l'équipe de chercheurs a réalisé plusieurs expériences sur des souris.

    Un système de régulation

    Les spécimens affamés ont eu le choix entre deux gels aromatisés à la fraise et à l’orange. Dans un premier temps, ils ont pu goûter les deux. Puis les chercheurs ont « activé » les neurones AGRP lorsque les souris consommaient une des deux saveurs. Par la suite, les animaux ont évité le gel associé à ce faux sentiment de faim.
    L’expérience inverse a été menée : les neurones AGRP étaient « éteints » lorsque les souris consommaient un des deux gels. Les animaux préféraient alors la saveur associée à une disparition de la sensation de faim.

    Mais comment les neurones AGRP agissent-ils sur la sensation de faim ? Pour y répondre, les chercheurs ont analysé le cerveau des souris à l’aide d’un microscope mobile. Il suffit aux animaux de voir la nourriture pour que l’activité neuronale liée à la faim s’interrompe. Si la fonction des AGRP était de rendre les aliments plus savoureux, cela n’aurait aucun sens. Ces résultats démontrent donc bien que l’objectif est de nous pousser à manger par un signal négatif qui s’efface lorsque le but est atteint. Ce qui pourrait expliquer pourquoi il est si difficile de résister à un encas.

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