Observatoire Cap Retraitem 2015
Alzheimer : un patient sur deux n'est pas diagnostiqué
Dans les régions qui dépistent le mieux la maladie, le suivi est loin d'être optimal, selon l'Observatoire Cap Retraite.
Dépistage, prise en charge à domicile, places dédiées… La liste des défauts dans le suivi de la maladie d’Alzheimer est longue. Les inégalités régionales sont régulièrement pointées du doigt. Dans son Observatoire 2015, Cap Retraite pointe les efforts à faire dans les différents départements. Les régions qui dépistent le mieux ne sont pas forcément celles qui offrent le plus de places dédiées.
Un mauvais suivi à domicile
En France, un million de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Mais selon les estimations de Cap Retraite, la moitié des cas ne sont pas diagnostiqués. La situation est particulièrement problématique dans les départements ruraux. Dans la Creuse, les Deux-Sèvres et le Gers, seuls 16 % des malades sont effectivement dépistés. C’est deux fois plus dans les départements urbains du Nord, des Bouches-du-Rhône et de Paris.
Source : Observatoire Cap Retraite 2015
Mais un bon taux de dépistage ne signifie pas une prise en charge suffisante. La prise en charge à domicile par les Equipes Spécialisées Alzheimer à domicile (ESAd) est encore trop faible, déplore Cap Retraite : 80 % des malades vivant chez eux n’ont pas encore été suivis. Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Yvelines, bons dépisteurs, ont du mal à assurer un service suffisant. Ce sont les départements du Sud qui proposent la meilleure offre dans ce domaine. Mais le progrès reste essentiel puisque 6 malades sur 10 restent à leur domicile.
Trop peu de places dédiées
Lorsqu’elle progresse, la maladie d’Alzheimer pose des problèmes d’autonomie. Plusieurs structures permettent alors d’accompagner les patients… Le nombre de Pôles d’Activités et de Soins Adaptés (PASA) est en constante augmentation, constate Cap Retraite. Mais ils ne sont présents que dans un établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sur 6. Ce chiffre reste toutefois variable selon les départements : Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence et Loiret dominent largement tandis que Paris, l’Aude et le Val-d’Oise peinent à assurer une offre suffisante.
De même, les structures d’accueil spécifiques aux stades avancés de la maladie d’Alzheimer sont encore trop peu nombreux et les inégalités très fortes. En moyenne, 25 places sont disponibles pour 100 malades qui devraient en bénéficier. Mais les Voges, la Savoie et la Haute-Savoie en proposent deux fois plus.
Source : Observatoire Cap Retraite 2015