Procréation médicalement assistée
FIV : un test pour savoir quand implanter
Des chercheurs espagnols ont mis au point un test capable de limiter les échecs lors d’une fécondation in vitro, en détectant le bon timing pour implanter l’embryon.
La fécondation in vitro (FIV) est une technique encore jeune, qui ne mène pas toujours au résultat escompté. En effet, dans 20% des cas, l’implantation ne donne pas lieu au développement d’un fœtus.
Rythme de l'endomètre
Ce taux élevé d’échec, on le doit notamment à une erreur de timing dans l’implantation. En effet, la fenêtre d’implantation est une très courte période pendant laquelle l’utérus est prêt à recevoir l’embryon et à assurer son développement. On estime ainsi que l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l'utérus, est capable de recevoir l’embryon six à huit jours après l’ovulation, soit entre le 20e et 22e jour de chaque cycle menstruel. Autant dire qu’il faut être synchronisé. D’autant plus que chaque utérus possède ses propres variations rythmiques.
C’est précisément la raison pour laquelle des chercheurs espagnols ont mis au point un test (Era, pour Endometrial Receptivity Area) capable de déterminer avec précision le moment propice pour l’implantation. Ce test fait l'objet d'une étude depuis fin 2014 sur plus de 2 500 patients à travers 10 pays. Il a été présenté lors d’un congrès international sur l’infertilité (Alicante, Espagne).
238 gènes analysés
Le fonctionnement du test est simple. Les médecins pratiquent une biopsie sur l’endomètre de la femme et analysent les 238 gènes qui influencent la réceptivité de l’utérus. Si les résultats sont positifs, l’embryon est implanté à la même date du cycle suivant. Sinon, de nouveaux tests sont réalisés pour obtenir une autre date. Jusqu’à trouver la bonne.
« L’évaluation est ainsi personnalisée, plus précise et moins subjective, a précisé le Pr Simon. Mais ce test ne s’adresse pas à toutes les femmes candidates aux FIV, seulement à celles qui ont connu des échecs répétés. »
Toutefois, le test n’a pas encore reçu de validation officielle. Et surtout, son prix pose encore problème, puisqu’il coûte près de 700 euros et n’est pas remboursé. Il n’est actuellement utilisé que dans quelques centres spécialisés.