Entérocolite nécrosante

L’allaitement protègerait d’une maladie intestinale grave

Donner du lait maternel aux prématurés pourrait leur éviter une maladie intestinale potentiellement mortelle. Un facteur de croissance protègerait des nécroses.

  • Par la rédaction
  • Martin Sterba/AP/SIPA
  • 23 Avr 2015
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    Le lait maternel permettrait de prévenir une maladie intestinale grave. C’est du moins le cas chez la souris, selon une étude parue dans Mucosal Immunology. Ce « traitement » a permis de réduire l’incidence et les symptômes de l’entérocolite nécrosante chez des animaux prématurés, expliquent les chercheurs.

    Une protéine défaillante

    En Europe, l’entérocolite nécrosante touche 3 à 5 % des nouveau-nés prématurés. Cette maladie causée par diverses bactéries se caractérise par une destruction des tissus intestinaux. Des chercheurs de l’université Johns-Hopkins (Baltimore, Maryland, Etats-Unis) sont parvenus à en expliquer la cause : la défaillance d’une protéine (TLR4), censée réguler la réponse immunitaire face aux bactéries. Mais chez le prématuré, elle régule aussi la différenciation cellulaire et la croissance intestinale. Confrontée à des bactéries, elle interrompt purement et simplement l’approvisionnement en oxygène, entraînant la nécrose des tissus de l'intestion.

    Un facteur de croissance efficace

    Une fois la cause trouvée, les chercheurs ont tenté de définir un moyen de contrer l’entérocolite nécrosante. Et le lait maternel pourrait bien être la clé. En effet, il est riche en facteur de croissance épidermique (EGF), qui bloque l’action de la protéine TLR4. Les scientifiques ont exposé des cellules intestinales immatures à des bactéries qui déclenchent une entérocolite nécrosante. Lorsque les cellules étaient préalablement traitées avec du lait maternel, la protéine TLR4 s’exprimait moins.

    Ces résultats ont été reproduits chez des souris prématurées, dont la moitié a reçu du lait maternel, et l’autre de l’eau salée. Les spécimens traités au lait présentaient de moindres niveaux de TLR4 et de molécules favorisant l'inflammation dans leurs intestins.

    Le lait maternel en protection

    Le lait maternel permet aussi de réduire la sévérité des symptômes de l’entérocolite nécrosante chez les souris. « Nos résultats, une fois rassemblés, montrent que l’EGF est un facteur clé présent dans le lait maternel qui prévient le déclenchement d’une entérocolite nécrosante de deux manières : l’EGF évite aux cellules intestinales de mourir tout en restaurant la croissance cellulaire qui favorise la guérison des intestins, conclut le Dr Misty Good, co-auteur de l’étude. Il est important de noter que nos expériences mettent en valeur l’intérêt de fournir du lait maternel aux enfants prématurés pour prévenir cette maladie mortelle. La découverte d’un des composants du lait maternel qui protège de l’entérocolite nécrosante pourrait ouvrir la voie à de nouvelles thérapies pour le demi-million de bébés prématurés à risque qui naissent aux Etats-Unis chaque année. »

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