Sondage Harris Interactive
Contraception d’urgence : les Françaises restent mal informées
Un sondage réalisé par Harris Interactive, montre qu'une grande majorité des Françaises connaît la contraception d'urgence. Pourtant, elles estiment être mal informées.
Un préservatif qui craque, une pilule oubliée ou pas de contraception, après un rapport sexuel non ou mal protégé, le risque de grossesse est là. Jusqu' à 5 jours après ce rapport, il est possible d'avoir recours à la contraception d'urgence. Pourtant, les Françaises s'estiment mal informées à ce sujet, comme le révèle un sondage Harris Interactive, publié ce vendredi et réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 femmes, âgée de 15 à 50 ans.
Un mode d'action mal compris
Malgré les campagnes d’information et de sensibilisation, le sondage révèle que même si une très grande majorité de femmes a déjà entendu parler de la contraception d’urgence (94 %), plus de la moitié d’entre elles s’estiment mal informées. Ainsi 7 femmes sur 10 ont des doutes sur le délai dans lequel doit être pris la pilule, et autant estiment avoir besoin de plus d'information sur l'efficacité de cette pilule.
Le mode d’action de la pilule du lendemain reste obscure pour 78 % des Françaises qui pensent qu'elle empêche l'implantation de l'œuf fécondé dans l'utérus. Près de la moitié pense que la contraception d'urgence équivaut à une interruption de grossesse, alors que « la contraception d’urgence ne provoque pas l’interruption d'une grossesse. Elle est inefficace une fois que l’œuf fécondé s’est fixé dans l’utérus et que la nidation a commencé », comme le rappelle le site ameli-sante.fr. En réalité la contraception d'urgence agit en bloquant ou en retardant l'ovulation.
L’enquête, publiée ce vendredi, démontre que 63 % des femmes interrogées se tournent d’avantage vers leur gynécologue et leur pharmacien pour obtenir des informations. Le médecin généraliste n'est consulté que par la moitié des femmes. Le sondage montre également que 40 % des 15-24 ans se tournent vers Internet (sites, forums, réseaux sociaux) pour chercher des informations.
Il existe actuellement sur le marché deux contraceptifs d'urgence. Le premier le levonogestrel (Norvelo et génériques), est en vente libre dans les pharmacies. Il doit être utilisé dans les 3 jours après le rapport sexuel.
Le second, l'acétate d'ulipristal (EllaOne), qui était jusqu'à aujourd'hui vendu sur prescription, est efficace jusque 5 jours après le rapport non protégé. La Commission européenne avait décidé en janvier dernier de rendre cette molécule accessible sans ordonnance. Son prix a été fixé à 19,70 euros contre 7 euros pour le levonogestrel.
Une contraception d'exception
Depuis la loi du 13 décembre 2000 relative à la contraception d’urgence, les mineures peuvent se faire délivrer la pilule du lendemain en pharmacie, sans le consentement des parents. Les infirmières scolaires peuvent elles aussi la délivrer, tout en accompagnant psychologiquement et médicalement les élèves. Il faut toutefois rappeler que la pilule du lendemain est une contraception d’exception. Elle ne doit pas être un moyen régulier de se protéger.