Nouvelle loi de Santé
Les infirmiers en colère après la suppression de leur ordre
Dans une tribune, 16 organisations d'infirmiers fustigent la suppression de l'Ordre dans le cadre de la Loi santé. Pour ces professionnels, la sécurité des patients est menacée.
La suppression de l'Ordre national des infirmiers (ONI) a été votée mardi après-midi par les députés de l’Assemblée nationale dans le cadre de l'examen du Projet de Loi Santé. En réaction, seize organisations infirmières ont publié une tribune mercredi soir pour dénoncer cette mesure. Pour elles il s’agit d’un « contre sens pour la sécurité des patients ».
Un amendement examiné par 29 députés
Dans ce texte, les infirmiers écrivent : « Mais que s’est-il passé (…) pour qu’une poignée de députés s’autorisent à mépriser ainsi toute une profession de santé de 618 000 infirmiers ? Mais que s’est-il passé pour qu’ils méprisent ainsi 8 années de recherche de la responsabilisation, en prenant la décision de supprimer un Ordre professionnel garantissant la déontologie de la profession d’infirmiers, dans un hémicycle quasiment vide ? » L'amendement relatif à la suppression de l'ONI avait été voté le 9 avril, par 19 voix contre 10...
D’après eux, cette décision montre « l’incohérence » de nos décideurs qui n’hésitent pas à parler de qualité et sécurité des soins, « mais qui pour autant suppriment un Ordre ayant vocation à défendre et garantir une profession au cœur de la production de soins ». Les organisations infirmières concèdent toutefois que l’ONI a rencontré des difficultés dans sa mise en place, mais estiment qu’il a su réagir, et ce sont aujourd’hui plus de 168 000 infirmiers diplômés d’Etat qui sont concernés.
L’ONI contesté dans le secteur public
L’Ordre infirmier créé fin 2006, voulu par le milieu libéral, reste très contesté au sein même de la profession infirmière, surtout dans le secteur public hospitalier qui n'en voit pas l'utilité. La députée apparentée socialiste Annie Le Houerou, qui a présenté l'amendement visant à la suppression de l'ONI, avait dénoncé la « mauvaise gestion de l'Ordre, son défaut de représentativité et le fait qu'il soit source de tensions dans la profession. » L'ONI remplit des tâches administratives et juridiques au sein de chambres disciplinaires (déontologie, plaintes de particuliers, etc.).
Début du lobbying auprès des sénateurs
En plus de faire du lobbying auprès des sénateurs, qui peuvent encore modifier le texte, les partisans de l’ONI ont crée un groupe Facebook de soutien. D’après le site Actusoins, des infirmiers, de façon individuelle ont aussi envoyé des lettres et des mails au Cabinet de la ministre de la santé et au Premier ministre, pour leur faire part de leur colère suite à la suppression de l’ONI.
(1) AEEIBO, AFDS, AFET, AFIC, ANPDE, ANDEP, ANFIIDE, ASI, CEEPAME, CEEIADE, CEFIEC, CIF, -SIDERAL Santé, SNPI,