Grâce à l'IRM

L'énigme des enfants surdoués bientôt résolue

Trois chercheurs lyonnais ont pu, pour la première fois, étudier le cerveau d’enfants surdoués. Les premiers résultats confirment l’existence de deux profils : « laminaires » et « complexes ».

  • Par Dilan Fadime Yavuz
  • GILE MICHEL/SIPA
  • 13 Avr 2015
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    Longtemps appelés « surdoués, les enfants précoces sont aujourd’hui qualifiés d’enfants à « Haut Potentiel ». Une équipe de chercheurs du CEMEREP – Imagerie du Vivant, du CHU de Lyon et de l’université Lyon 2 ont observé le cerveau d’enfants à Haut Potentiel grâce à une étude par IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique). Avec le soutien financier de la Fondation APICIL, les chercheurs avaient pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement cérébral de ces enfants.

    « Laminaires » et « complexes »

    En France, les enfants à Haut Potentiel ne représentent que 3 % de la population. Malgré leurs capacités intellectuelles à comprendre facilement des choses très complexes, un tiers d’entre eux échoue au bac.
    L'étude lyonnaise confirme donc l’existence de deux profils bien distincts chez les enfants à Haut Potentiel. Ces profils, mis au jour par Fanny Nusbaum, psychologue, chercheur en psychologie et neurosciences à l’Université Lyon II sont les « laminaires » et les « complexes ».
    Les premiers correspondent aux enfants n’ayant pas de difficultés scolaires et sachant s’adapter et s’intégrer à leur environnement, tout en assumant leur différence. Les seconds montrent une « dyssynchronie cognitive », c’est-à-dire, qu’ils souffrent d’un décalage entre la sphère intellectuelle très mature et la sphère émotive plus fragile. Ces derniers ont plus de mal à accepter leur différence et sont souvent en échec scolaire.

     

    Améliorer l’apprentissage 

    Pour mener à bien ces recherches, l’équipe lyonnaise a étudié via les IRM, les connexions, l’anatomie et le fonctionnement du cerveau, stimulé ou non, de 80 enfants à Haut Potentiel, âgé entre 8 à 12 ans. Ces derniers, préalablement sélectionnés par le pédopsychiatre Olivier Revol, avaient passé un test de QI permettant de les répartir en quatre groupes : les « normaux », les « homogènes », les « hétérogènes » et ceux souffrant de troubles d’attention. L'IRM a montré que des zones du cerveau s'activaient de manière différente en fonction de son appartenance à tel ou tel groupe.

    Cette étude sert à mieux appréhender le fonctionnement cérébral des enfants HP avec comme objectif de l’intégrer aux techniques pédagogiques des enseignants.

    Au-delà d’une cartographie cérébrale des enfants précoces, ces résultats permettront d’adapter la pédagogie en milieu scolaire au profil de l’enfant. Ce dernier sera mieux pris en charge sur le plan éducatif et psychologique pour l’aider à s’adapter à son environnement et ne plus être en échec scolaire.

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