TDAH, schizophrénie, bipolarité...
Oméga-3, vitamine D: leurs bienfaits sur le cerveau expliqués
Comment les oméga-3 et la vitamine D améliorent-ils les fonctions cognitives? Via la sérotonine, répondent des chercheurs dans une revue.
Prendre des oméga-3 et de la vitamine D permet d’améliorer les fonctions cognitives, et le comportement dans certains troubles du cerveau, comme la schizophrénie, la bipolarité (maniaco-dépression), les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)... Mais comment ? Des chercheurs américains répondent à cette question, dans une revue publiée dans le FASEB Journal.
La sérotonine
Pour eux, le chaînon manquant est la sérotonine, une substance qui permet de transmettre l’influx nerveux entre les neurones. Ce neurotransmetteur est déjà connu pour jouer un rôle dans des pathologies comme la dépression. Mais aussi l'autisme, le TDAH, la schizophrénie et la bipolarité, des pathologies dans lesquelles les patients ont de faibles taux de sérotonine dans leur cerveau.
La sérotonine est synthétisée dans le cerveau à partir du tryptophane. Il s’agit de l’un des acides aminés qui entrent dans la composition des protéines. C’est aussi un acide aminé dit essentiel car il ne peut être apporté que par l’alimentation. Et cette conversion du tryptophane en sérotonine est activée par la vitamine D, qui est une hormone.
L'action des oméga-3
Les chercheurs ont aussi élucidé les mécanismes d'action des oméga-3. Ainsi, un type d'oméga-3, l’acide eicosapentaénoïque (EPA), augmente la libération de sérotonine en réduisant certains processus inflammatoires. Un autre oméga-3, l’acide docosahexaénoïque (DHA), rend des récepteurs à la sérotonine plus accessibles à ce neurotransmetteur en augmentant la fluidité de membranes cellulaires.
« Dans cette revue, nous expliquons comment la sérotonine est un modulateur critique de la fonction exécutive, du contrôle de l’impulsion, du filtre des stimuli sensoriels dans le cerveau et de comportement pro-social », indique le Dr Rhonda Patrick, du Children’s Hospital Oakland Research Institute. « Nous lions la production et la fonction de la sérotonine à la vitamine D et aux omégas-3. Cela suggère une voie que ces micronutriments importants peuvent prendre pour aider la fonction cérébrale et affecter nos comportements», ajoute-t-il.
Des carences
Le chercheur souligne qu’aux Etats-Unis, il existe des carences en vitamine D et en oméga-3. En France, 80% des adultes présentent une insuffisance en vitamine D (taux inférieur à 30 nanogramme par millilitre), 42,5% un déficit modéré à sévère (inférieur à 20 ng/ml) et 4,8% un déficit sévère (inférieur à 10 ng/ml). L’exposition au soleil est nécessaire à la production par le corps de vitamine D. Cette production peut être complétée en consommant des jaunes d’œufs et des poissons gras, ces derniers étant aussi source d'oméga-3.