TDAH
Les hyperactifs ont plus d’accidents mortels
Les patients souffrant d’hyperactivité ont deux fois plus de risque de mourir prématurément, souvent par accidents, selon une étude danoise.
L’hyperactivité tue plus précocément. Et c’est la première fois qu’une étude le montre, selon des chercheurs danois qui publient jeudi leurs résultats dans le Lancet. Ils ont suivi pendant 30 ans près de 2 millions d’enfants, d'adolescents et d'adultes. Parmi ceux-ci, 32 000 atteints de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), dont 117 sont décédés.
Et le résultat est sans appel: les patients hyperactifs ont deux fois plus de risque de décéder prématurément que les personnes qui ne souffrent pas de ce trouble. Ce risque reste supérieur de 50 % en excluant les patients hyperactifs souffrant en plus de différents troubles (abus de drogues, comportement, opposition avec provocation).
Filles et femmes plus à risque
Ces décès prématurés sont surtout dus à des accidents. Le risque est plus grand chez les filles et les femmes que chez les garçons et les hommes. Il augmente aussi avec l’âge de diagnostic du TDAH. Il est ainsi plus important à l’âge adulte que dans l’enfance ou à l’adolescence. Les chercheurs n'avancent pas d'explication pour cette différence sexuelle. Mais ils en ont une pour l'âge. «L’hyperactivité persistante pourrait représenter une forme plus sévère de troubles », justifient Soren Dalsgaard, de l’université d’Aarhus, et ses collègues.
« Ces résultats soulignent l’importance de diagnostiquer précocément le TDAH, particulièrement chez les filles et les femmes, et de traiter n’importe quel autre trouble co-existant, abus de drogues ou comportement antisocial », concluent-ils. Ils tiennent cependant à rassurer les parents d’enfants hyperactifs et les patients. Si le risque relatif est accru, le risque absolu est faible, mettent-ils en garde.
Difficile à repérer
Le TDAH est souvent réduit à l’hyperactivité, avec l’idée d’enfants agités ou turbulents. Mais il s’agit d’un trouble difficile à repérer qui doit associer trois symptômes handicapants : déficit de l’attention, hyperactivité motrice et impulsivité.
En France, selon une étude de 2011, 3,5 % des enfants de 6 à 12 ans seraient concernés. La Haute autorité de santé (HAS) a émis des recommandations affirmant le rôle des médecins de premier recours dans le repérage.