Une centaine, selon le BEH
Grippe : des experts tablent sur 7 000 morts
La grippe a causé la mort d'une centaine de personnes hospitalisées, selon l'InVS. Mais les épidémiologistes estiment qu'elle pourrait avoir tué enrte 5000 et 7000 personnes d'ici la fin de l'hiver.
La grippe est particulièrement meurtrière cette année. Après avoir touché 2,5 millions de personnes, elle commence enfin à faiblir. Mais elle laisse derrière elle un bilan plus lourd que les autres années.
« Entre 5000 et 7000 morts »
Depuis le début de l’année 2015, la grippe a déjà tué 98 personnes, selon le dernier bulletin hebdomadaire de l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS). L’Institut a, par ailleurs, observé les données concernant la surveillance sanitaire de la mortalité, et note une « nette augmentation de la mortalité toutes causes confondues», estimée à +16% par rapport au nombre attendu de décès. Nous vivrions même « l'épisode de surmortalité hivernale le plus important depuis ces cinq dernières années ». La grippe pourrait y avoir fortement contribué.
En effet, selon les épidémiologistes, le chiffre de 98 morts liés à la grippe reste largement en-deçà de la réalité. Ainsi, dans une interview au Parisien, le Pr François Bricaire, chef du service maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière à Paris, estime que le virus pourrait tuer entre 5000 et 7000 personnes d’ici la fin de l’hiver, soit plus du double du nombre habituel de victimes.
L’écart de chiffres est de taille. Question de méthode, selon François Bricaire, qui explique que les épidémiologistes ne prennent en compte que les décès « directs » observés par les médecins du réseau Sentinelles. Or, beaucoup de patients décèdent à cause de complications liées à la grippe, sans que le virus soit nécessairement identifié. Christophe Prudhomme, de l'Association des médecins urgentistes de France, a ainsi expliqué sur BFM que ces 98 décès se réfèrent aux « décès en réanimation, donc les cas les plus graves ». Mais des milliers d’autres décès, moins spectaculaires, seraient liés à l’épidémie de grippe.
Les personnes âgées les plus touchées
Car dans le détail, les plus durement frappés sont les personnes âgées – qui sont aussi les plus vulnérables. Dans son bilan, l’ InVS précise que les plus de 65 ans représentent près de la moitié (48%) des 970 cas graves de grippe admis en réanimation depuis le 1er novembre dernier. Les cas graves ont été majoritairement infectés par des virus A (H3N2), qui touchent plus spécialement les personnes âgées et les sujets à risque, et contre lesquels le vaccin s'est avéré peu efficace cet hiver.
Chez les plus de 65 ans et plus, le nombre d’hospitalisations continue d’augmenter, alors qu’il décroît dans les autres classes d’âge. D’ailleurs, cette saison, le nombre de signalements de cas groupés dans les établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) « est très important », note l’InVs.
Ainsi, depuis octobre 2013, 745 foyers d’infections respiratoires aiguës (IRA) sont survenus en collectivités de personnes âgées, avec un taux de létalité de 1%. La couverture vaccinale moyenne des résidents contre la grippe est de 83 %.