Cancer, maladies cardiovasculaires…

Tabac : deux tiers des fumeurs mourront de la cigarette

Deux fumeurs sur trois vont être tués par leur consommation s’ils la poursuivent. C’est la conclusion d’une large étude. Mais le sevrage permet de limiter ce surrisque.

  • Par Julie Levallois
  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 24 Fév 2015
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    La cigarette tue deux fumeurs sur trois. C’est la conclusion d’une large étude publiée dans la revue BMC Medicine. Ses auteurs ont comparé l’impact du tabagisme sur la mortalité précoce. Arrêter de fumer permet de limiter la casse, soulignent-ils, même si le risque reste élevé.

    Décès 10 ans plus tôt

    200 000 personnes âgées de 45 ans et plus ont été recrutées dans le cadre d’une étude sur le vieillissement. Une équipe d’universitaires australiens les a suivis pendant 4 ans. Il suffit de 10 cigarettes par jour pour doubler le risque de décès prématuré. Consommer un paquet par jour va jusqu’à quintupler la probabilité de mourir plus tôt que les non-fumeurs. Or, en France, selon le Baromètre santé Inpes 2010, les hommes fument quotidiennement en moyenne 15,1 cigarettes, les femmes 12,6.

    « Même avec les taux de tabagisme très bas que nous avons en Australie (13 % de la population, ndlr), nous avons découvert que les fumeurs sont trois fois plus à risque de décès prématuré par rapport à ceux qui n’ont jamais fumé », commente le Pr Emily Banks, chercheuse à l’université nationale d’Australie. « Nous avons aussi découvert que les fumeurs mourront environ 10 ans plus tôt que les non-fumeurs. »

    Arrêter réduit le risque

    Le fait d’avoir fumé augmente le risque de décès prématuré, mais arrêter de fumer permet de limiter les dégâts. Ainsi, les anciens fumeurs sont 34 % plus à risque de mourir plus tôt, tout comme 46 % des anciennes fumeuses. Mais plus le temps passe entre la date d’arrêt et le suivi, plus le danger est faible.

    Ces résultats devraient encourager les gouvernements à agir plus contre la cigarette, conclut Kerry Doyle, PDG de la NSW Heart Foundation. « Les prix élevés du tabac représentent l’intervention la plus efficace à la disposition des gouvernements pour réduire la consommation de tabac », estime-t-elle. « Le tabagisme étant une cause majeure de maladies cardiovasculaires, y compris d’infarctus du myocarde, d’AVC et de maladies vasculaires périphériques, plus il y aura d’obstacles entre les gens et le tabac, mieux ce sera. »

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