Vaccin, piqûre, transfusion...

Infections : l'OMS préconise les seringues à usage unique

Partout dans le monde, des millions de personnes sont infectées par des seringues contaminées. Les systèmes de santé doivent adopter les "seringues intelligentes", estime l'OMS.

  • Par la rédaction
  • David Hodges/REX/REX/SIPA
  • 23 Fév 2015
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    « Partout dans le monde, l’utilisation de la même seringue ou de la même aiguille pour faire des injections à plusieurs personnes contribue à la propagation d’un certain nombre de maladies infectieuses meurtrières ». Dans son communiqué, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) s’attaque à un problème assez mal connu.  Dans les pays riches comme dans les Etats pauvres, des millions de personnes sont contaminées par des seringues infectées et réutilisées.

    Hépatite C, VIH…
    L’Agence onusienne rappelle ainsi un récent épisode dans le Nevada, aux Etats-Unis, où un médecin a été à l’origine d’une flambée d’hépatite C. Il avait pratiqué une anesthésie sur un patient atteint de la maladie, puis réutilisé la seringue pour prélever des doses supplémentaires d’anesthésiant dans le même flacon, dès lors contaminé par le virus de l’hépatite C, pour faire des injections à d’autres patients.

    Au Cambodge, un groupe de plus de 200 enfants et adultes vivant près de Battambang, la deuxième ville du pays, se sont révélés positifs au VIH en décembre 2014. Depuis, la flambée a été imputée à des pratiques d’injection à risque.

    Au total, 1,7 million de personnes ont été contaminées par le virus de l’hépatite B, 315 000 par le virus de l’hépatite C et pas moins de 33 800 par le VIH à la suite d’une injection à risque, selon une étude publiée en 2014 dans Plos One, et parrainée par l’OMS.

    Trop de piqûres inutiles dans le monde
    Par ailleurs, l’OMS dénonce une pratique excessivement mise en œuvre dans le monde. « Chaque année, 16 milliards d’injections sont effectuées. Environ 5% de ces injections sont destinées à vacciner les enfants et les adultes et 5% servent à d’autres actes comme la transfusion sanguine et l’administration de contractifs injectables », écrit-elle.

    Les 90 % restants sont pratiquées dans le muscle (voie intramusculaire) ou dans la peau (voie sous-cutanée ou intradermique) pour administrer des médicaments. Or, « dans bien des cas, elles ne sont pas nécessaires et pourraient être remplacées par l’administration par voie orale », estiment les auteurs du communiqué.

    « On connaît les raisons de cette situation, écrit Edward Kelley, directeur de département à l’OMS. Dans beaucoup de pays, les gens s’attendent à ce qu’on leur fasse une injection et croient que c’est le traitement le plus efficace. De plus, pour beaucoup d’agents de santé des pays en développement, faire des injections à une clientèle privée est un moyen de compléter un salaire parfois insuffisant pour faire vivre leur famille. »

    Des seringues à usage unique
    Pour les injections nécessaires, l’OMS préconise la généralisation des « seringues intelligentes », pourvues de dispositifs qui empêchent leur réutilisation. Sur certains modèles, le piston présente une partie frangible qui se casse si l’on essaie de tirer sur dessus après l’injection. D’autres ont un clip métallique qui bloque le piston une fois qu’il est enfoncé.

    Les seringues sont aussi équipées de dispositifs qui protègent les professionnels de santé contre les piqûres d’aiguille accidentelles à l’origine d’infections. Une gaine ou un capuchon descend le long de l’aiguille et la recouvre entièrement après l’injection.

    Un coût doublé
    Ainsi, l’OMS exhorte les pays à passer, d’ici 2020, à l’usage exclusif des nouvelles seringues et appelle les fabricants à commencer ou augmenter la production.

    Les seringues non sécurisées coûtent entre 0,03 et 0,04$ (0,30€) quand elles sont achetées par un organisme des Nations Unies pour un pays en développement. Les nouvelles seringues « intelligentes » coûtent au moins le double, note l’Organisation, qui. lance un appel aux donateurs pour qu’ils facilitent l’adoption de ce matériel, en comptant sur le fait que les prix baisseront à mesure que la demande augmentera.


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