Système immunitaire préservé
Sida : prendre tôt des antirétroviraux diminue la mortalité globale
Chez les patients infectés par le VIH, commencer tôt le traitement permet de diminuer la mortalité liée au sida, mais aussi toutes causes confondues.
Les traitements antirétroviraux prescrits tôt peuvent sauver de nombreuses vies. Une étude de l'Ecole de Santé publique Bloomberg de Johns Hopkins (Baltimore, Maryland, Etats-Unis), publiée dans le journal AIDS, a démontré qu'une telle méthode diminue la mortalité toutes causes confondues. Près de 3 000 patients séropositifs ont participé à l'étude qui avait pour but d'observer la relation entre la date du début de traitement et la cause du décès.
Les patients ont été répartis en trois groupes, selon leurs niveaux de lymphocytes T CD4+, responsables de la réponse immunitaire. De manière générale, il est recommandé d'entamer un traitement antirétroviral lorsque le niveau de ces globules blancs n'est pas trop bas (350 cellules/mm3 ou plus). Cela s'avère efficace puisqu'une immunité dégradée favorise la survenue de maladies non liées au VIH. En revanche, selon les chercheurs, plus la fonction immunitaire est préservée, plus les causes de mortalité sont similaires à celles de la population générale.
Les patients qui commencent très tôt leur traitement vivent plus longtemps mais décèdent principalement de causes non liées au sida (78%). Ceux qui ne souffrent pas d'hépatite sont le plus souvent atteints de maladies cardiovasculaires, de cancers et de maladies pulmonaires, comme la population générale.
Les participants atteints d'hépatite, eux, étaient d'abord touchés par des maladies hépatiques, mais aussi de cancers et de maladies cardiovasculaires. Les patients ayant commencé le traitement antirétroviral à un stade intermédiaire en tirent aussi un grand bénéfice : 74% meurent d'autres causes que le sida. En revanche, seule la moitié de ceux qui prennent le traitement tard parviennent à résister aux infections liées au virus.