75 minutes en moyenne
Récidive d'infarctus : les patients tardent à appeler les secours
Selon une étude française, les patients ayant déjà eu un infarctus n'appellent pas plus rapidement un médecin ou les secours lorsqu'ils ont un nouvel infarctus.
Sur les 120 000 personnes qui font chaquen année un infarctus du myocarde en France, environ 10 % décèdent dans l’heure. Compte tenu de l’urgence médicale d'un tel épisode, il est nécessaire de connaître les signes d’alerte : il s’agit d’une douleur aiguë et persistante dans la poitrine, qui irradie le bras gauche, le dos et la mâchoire. Peuvent également survenir un malaise, des nausées, des vertiges.
Et manifestement, les Français ne connaissent pas ces signes annonciateurs. Plus surprenant, même les patients ayant déjà eu un infarctus du myocarde n'appellent pas plus rapidement un médecin ou les secours d'urgence ! C'est cle constat dressé par les auteurs de l'étude FAST-MI 2010 dont les résultats ont été présentés ce vendredi aux journées européennes de la Société française de cardiologie (SFC) à Paris.
75 minutes pour appeler
Les médecins ont étudié les cas de 2 364 patients ayant eu un infarctus, dont 382 étaient en récidive. Le délai entre le début des symptômes et le premier appel était en médiane de 75 minutes, que les patients aient déjà eu ou non un infarctus, rapporte l'Agence presse médicale (APM).
« On aurait pu espérer qu'un patient ayant déjà eu un infarctus appellerait les secours plus rapidement lors d'un nouvel événement, soit parce qu'il a l'expérience des symptômes, soit parce qu'il a reçu une éducation à leur reconnaissance par son médecin. Or, cela n'est pas le cas », commentent le Dr Etienne Puymirat de l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) à Paris et ses collègues.
Les patients coronariens doivent être plus éduqués
En détails, la proportion de patients ayant appelé en moins d'une heure était de 48 % chez les patients ayant un antécédent d'infarctus, et 47 % chez ceux n'ayant pas d'antécédent. De même, la proportion ayant appelé dans les deux heures était respectivement de 66 % et 63 %.
Dernière observation des chercheurs, les résultats étaient similaires en prenant un critère plus large que l'antécédent d'infarctus (antécédent de maladie cardiovasculaire, coronaire, cérébrovasculaire ou vasculaire périphérique).
Les auteurs concluent que, « les cardiologues doivent passer plus de temps à éduquer les patients coronariens à la reconnaissance des symptômes d'infarctus du myocarde. »