Loi sur la fin de vie
Jean Leonetti : le cas Lambert consacre l'acharnement thérapeutique
Jean Leonetti, auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie, considère que Vincent Lambert aurait dû en bénéficier. Il dit son « incompréhension » à l’égard de la décision du tribunal.
« L’affaire Lambert consacre l’acharnement thérapeutique », affirme Jean Leonetti dans le Journal du Dimanche de ce 19 janvier, évoquant l’affaire Vincent Lambert. Selon l’auteur de la loi de 2005 relative à la fin de vie, « la procédure utilisée par l’équipe médicale de Reims (Marne) est conforme à la loi. »
« Incompréhension » et « inquiétude » : voilà les mots avec lesquels le député UMP décrit ses sentiments envers la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne). Ce 16 janvier, les juges ont ordonné le maintien en vie de Vincent Lambert, en état de conscience minimale depuis 5 ans. Alors que son épouse souhaitait interrompre le traitement de survie, ses parents voulaient le poursuivre. Le tribunal a considéré que le patient n'est pas en fin de vie, et n'a pas émis de directive anticipée demandant l'application de la loi.
« L’acharnement thérapeutique deviendrait la règle »
Le contexte tendu de la famille Lambert est bien entendu à prendre en compte dans ce cas. Les médecins du CHU de Reims considèrent que la volonté du malade n’est « pas respectée ». Selon Jean Leonetti, « si Vincent Lambert avait écrit ses directives anticipées et désigné une personne de confiance (…) il n’y aurait eu ni contestation possible des parents, ni procès. » Le député précise aussi que la mention dans la loi de 2005 des « affections rares et incurables » inclut les cas similaires à celui du trentenaire victime d’un accident de la route.
Si les médecins craignent des poursuites, ils pourront à présent maintenir leur patient en vie, anticipe Jean Leonetti. « L’acharnement thérapeutique deviendrait la règle et l’on « prolongerait » des personnes qui n’ont aucun espoir de guérison, » estimait-il dans Corse-matin. L'auteur de la loi de 2005 conseille d'anticiper une situation de ce type en rédigeant ses directives et demande un éclaircissement de la loi concernant la sédation terminale, déjà inscrite dans le code de déontologie médicale.