Commercialisé en 2015
Un implant rétinien français redonne la vue à des aveugles
Une rétine artificielle développé par une société française permet à des personnes atteintes de rétinite pigmentaire de voir à nouveau. Cinq patients ont déjà été équipés, dont deux en France.
Permettre à des aveugles de percevoir à nouveau les choses et les personnes qui les entourent et leur rendre ainsi une partie de leur autonomie, c'est l’incroyable défi qu’est en train de relever une société française. En effet, l’entreprise Pixium, développe depuis 2011 un implant rétinien électronique. Une technologie de pointe, baptisée « Iris », qui fait actuellement l’objet d’une étude clinique internationale dont les premiers résultats semblent être très encourageants. Alors qu’entre dix et vingt patients devraient être équipés dans trois centres en France, en Allemagne et en Autriche, à ce jour, d’ores et déjà cinq d'entre eux ont déjà été équipés par cet « œil bionique », dont deux dans l’Hexagone.
« Une nouvelle vie qui commence »
Interrogée sur France Inter, l’une des patientes française opérée, Barbara, raconte le miracle dont elle a pu bénéficier il y a maintenant sept mois. « Ca a été sensationnel. Juste avant, j'avais peur de ne pas voir. Et puis, le flash est venu, c'était une grande émotion », explique-t-elle à nos confrères. L’intervention a eu lieu à la Fondation Rothschild, et cette femme aveugle depuis 20 ans jusqu’alors, est désormais en phase de rééducation.
Aujourd’hui, même si elle n’a totalement récupéré la vision, elle est tout de même capable de percevoir des objets de différentes tailles sur une table et arrive à distinguer le noir et le blanc. Cependant, les spécialistes précisent que cette technologie ne s’adressera pas pour autant à tous les non-voyants. Les personnes aveugles de naissance ne peuvent pour le moment pas bénéficier de cet implant. En revanche, cette innovation s’adresse aux patients ayant déjà vu, comme ceux atteints de rétinopathie pigmentaire, une maladie provoquant une restriction progressive du champ visuel et ayant une vague perception lumineuse.
Un implant français commercialisé en 2015
Cette prothèse rétinienne, comme d’autres déjà développées à l’étranger notamment aux Etats Unis, fonctionne grâce à une caméra fixée sur des lunettes qui enregistre les mouvements envoyés par la suite à l’implant lui-même. Ce dernier est, quant à lui, relié à des électrodes qui communiquent directement avec le cerveau. Un cerveau qui doit donc ensuite faire l'effort de les interpréter pour reconstruire une image. Et c’est justement parce qu’il y a ce travail de rééducation à faire, que l’amélioration de la vision peut prendre plusieurs mois. Si l’étude clinique en cours confirme ces résultats préliminaires encourageants, le premier implant artificiel français devrait être commercialisé en 2015 au prix de 100 000 euros.