Cardiologie

Risque cardiovasculaire : le cannabis est loin d’être inoffensif

De nombreux cardiologues le diront : le cannabis est un facteur de risque de pathologies cardiovasculaires en forte augmentation. Une revue de la littérature américaine confirme ce constat.

  • Dolores Preciado/iStock
  • 01 Avr 2025
  • A A

    Consommé de plus en plus et de plus en plus régulièrement car dépénalisé et décriminalisé au fil des temps, le cannabis est réputé comme pourvoyeur de nombreuses maladies, dont celles cardiovasculaires. Mais quel est le véritable lien entre les pathologies cardiovasculaires et le cannabis ? 

    Une équipe américaine s’est penchée sur la question, confirmant l’existence de ce lien par l’intermédiaire du stress oxydatif et de l’inflammation.

    Le cannabis, un gros facteur de risque cardiovasculaire

    Le système endocannabinoïde régule l'humeur, la satiété et la mémoire, et module le système cardiovasculaire. Selon les chercheurs, le lien entre les cannabinoïdes et les maladies cardiovasculaires, qui se limitait auparavant à des études précliniques, à des rapports de cas et à des séries de cas, est désormais évident dans les études épidémiologiques. 

    Et bien qu’ils soient est aussi connus pour être de potentiels antalgiques à même de remplacer les opioïdes, les cannabinoïdes ont des effets néfastes sur le système cardiovasculaire, provoquant des infarctus du myocarde, des accidents vasculaires cérébraux, des arythmies et des insuffisances cardiaques. 

    Les effets des nouveaux cannabinoïdes sont inconnus et les cannabinoïdes synthétiques peuvent potentiellement causer des dommages encore plus importants que les cannabinoïdes traditionnels. Et avec l'augmentation de la disponibilité et de la consommation de cannabis, les effets aigus et chroniques de cette drogue deviennent évidents.

    Les récepteurs CB1 et CB2 en cause

    Les effets du cannabis sont médiés par les récepteurs cannabinoïdes 1 (CB1) et CB2, qui appartiennent à la superfamille des récepteurs couplés aux protéines G (GPCR).

    Le CB1, le GPCR le plus abondant dans le cerveau, est également exprimé dans les tissus périphériques, y compris le cœur et la vascularisation. Il est impliqué dans l'athérosclérose. 

    Et le CB2 est largement exprimé dans les cellules immunitaires et le système vasculaire. La diminution ou l’inhibition du récepteur CB2 exacerbe l'athérosclérose. Or le cannabis est un mélange complexe de plus de 500 composés, dont plus de 100 cannabinoïdes.

    Importance du stress oxydatif et de l’inflammation

    Les auteurs confirment par leur analyse que le cannabis, par l'intermédiaire du stress oxydatif et de l'inflammation médiés par le récepteur cannabinoïde 1 (CB1), est lié à des effets cardiovasculaires indésirables, notamment l'infarctus du myocarde, l'arythmie et la cardiomyopathie.

    C'est pourquoi, selon eux, les antagonistes CB1 et les agonistes CB2 sont de nouveaux traitements prometteurs pour les facteurs de risque et maladies cardiovasculaires. Selon eux, leur application clinique est malheureusement compliquée par l’existence d’effets indésirables et des données limitées.

     

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    -----