Neurologie

AIT ou AVC mineur : risque persistant d’AVC handicapant sur le long terme

Après un accident ischémique transitoire (AIT) ou un AVC mineur, un patient sur cinq subira une récidive sous la forme d’un AVC invalidant dans les dix ans suivant l’événement initial.

  • Chinnapong/istock
  • 30 Mar 2025
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    Les AIT et AVC mineurs sont traditionnellement considérés comme des événements à haut risque de récidive immédiate, justifiant une prévention secondaire intensive dans les premiers mois. Toutefois, le risque à plus long terme reste mal défini.

    La méta-analyse PERSIST, réunissant 171 068 patients issus de 38 études internationales, révèle que le risque annuel de récidive d’AVC après un AIT ou un AVC mineur est élevé (5,9 %) la première année, puis reste stable autour de 1,8 % par an jusqu’à dix ans. Ainsi, la probabilité cumulée d’AVC atteint 12,5 % à cinq ans et près de 20 % à dix ans, soulignant l’importance d’une prévention prolongée.

    Un risque plus faible si l’accident initial est un AIT

    En explorant les résultats secondaires, cette analyse a également mis en évidence plusieurs variations notables du risque selon les populations et les méthodes d’évaluation. Le taux annuel de récidive est significativement plus élevé dans les études nord-américaines (RR=1,43) et asiatiques (RR=1,62) comparativement aux études européennes. Par ailleurs, les études récentes (post-2007), probablement grâce à un dépistage actif plus rigoureux, rapportent des taux supérieurs de récidives (RR=1,42).

    À l'inverse, les cohortes constituées exclusivement de patients avec un premier épisode d'AIT ou d’AVC mineur ont un risque de récidive significativement plus faible (RR=0,45), soulignant l’importance de la sélection initiale des patients. Cette analyse confirme aussi que la mortalité à dix ans reste très élevée (environ un tiers), principalement liée aux comorbidités plutôt qu’à des récidives d'AVC fatales, celles-ci représentant moins de 10 % des décès.

    Une méta-analyse sur 171 068 patients issus de 38 études internationales

    Cette méta-analyse, menée à partir de données non publiées issues de 38 cohortes prospectives et rétrospectives sélectionnées rigoureusement, offre une solide représentativité internationale grâce à des données provenant de 20 pays répartis sur quatre continents. L'inclusion d'études avec surveillance active du suivi renforce la fiabilité des résultats concernant l'incidence réelle des récidives d'AVC. Toutefois, certaines limites doivent être prises en compte, telles que l’absence d’analyse individuelle des données patients, la variabilité méthodologique entre études et l’absence d’évaluation approfondie du risque hémorragique lié aux traitements prolongés.

    Ces résultats justifient une réévaluation des pratiques actuelles concernant la durée optimale de la prévention secondaire après AIT ou AVC mineur. Ils suggèrent notamment qu’une prévention prolongée au-delà du classique suivi à court terme pourrait être bénéfique, tout en exigeant une évaluation rigoureuse du rapport bénéfice-risque à long terme, notamment vis-à-vis du risque hémorragique. Des études supplémentaires doivent être menées pour affiner la sélection des patients nécessitant une prévention secondaire allongée, identifier de nouveaux marqueurs de risque à long terme, et déterminer l'impact à long terme de différentes stratégies thérapeutiques en prévention secondaire.

     

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