Onco-Sein

Cancer du sein intra-canalaire : une surveillance active possible chez certaines femmes

Chez les patientes atteintes d'un carcinome canalaire in situ (DCIS) à faible risque, la surveillance active semble aussi sûre que la chirurgie initiale dans une population particulière, sous réserve d'un suivi à long terme nécessaire.

  • Vladislav Stepanov/istock
  • 20 Mar 2025
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    Le carcinome canalaire in situ (DCIS) est défini comme une prolifération néoplasique intracanalaire mammaire qui n’a pas franchi la membrane basale myoépithéliale, représentant un précurseur non obligatoire du cancer invasif. Compte tenu du risque potentiel de surdiagnostic et de traitements excessifs, l'étude prospective randomisée COMET a comparé la chirurgie initiale traditionnelle à une surveillance active chez 995 patientes avec un DCIS à faible risque.

    Après deux ans, les résultats principaux publié dans le JAMA, montrent un taux similaire d'apparition de cancers invasifs du sein ipsilatéral entre surveillance active (4,2 %) et chirurgie initiale (5,6 %), confirmant la non-infériorité à court terme de la surveillance active.

    Absence de différence significative dans les sous-groupes

    Les résultats secondaires de cette étude confirment l’absence de différence significative entre les deux groupes quant aux caractéristiques des cancers invasifs découverts. Parmi les 957 patientes analysées, l’âge médian était de 63,6 ans, majoritairement ménopausées et sans comorbidités majeures.

    Cependant, il faut noter qu'une proportion importante de patientes (48%) initialement destinées à la chirurgie a préféré la surveillance active, soulignant une préférence notable de la cohorte pour des interventions moins invasives. En outre, environ 70% des participantes ont accepté une hormonothérapie adjuvante, chiffre supérieur à celui habituellement observé en pratique courante. Concernant la tolérance, la surveillance active permet logiquement d'éviter les complications potentielles liées à la chirurgie et à la radiothérapie, telles que douleurs chroniques, troubles de l’image corporelle ou dysfonctions sexuelles.

    Des données à confirmer à long terme et dans une étude randomisée

    Les données proviennent d’un essai prospectif multicentrique randomisé mené entre 2017 et 2023 dans 100 centres américains. Les participantes présentaient un DCIS grade 1 ou 2, récepteurs hormonaux positifs, sans signe initial de cancer invasif. Malgré ses points forts, cette étude présente certaines limites importantes selon deux éditoriaux associés : un suivi encore court (2 ans), un biais potentiel lié à la forte proportion de patientes ayant changé de groupe de traitement, et une population particulièrement favorable à une intervention minimale, ne reflétant pas nécessairement l’ensemble des patientes diagnostiquées avec un DCIS.

    Selon les éditoriaux, ces résultats initiaux, bien que prometteurs, nécessitent impérativement un suivi prolongé pour évaluer pleinement la sécurité à long terme de la surveillance active. Des études complémentaires, idéalement sur des cohortes plus diversifiées et avec un suivi étendu, demeurent nécessaires avant que cette stratégie puisse être généralisée en routine clinique.

     

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