Neurologie

Sclérose en plaques : risque de poussée et fécondation in-vitro

Chez les patientes avec une SEP contrôlée sous traitement, le maintien du traitement jusqu’à la FIV semble permettre d’éviter la rechute.

  • 17 Mar 2025
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    Des études anciennes portant sur des effectifs limités ont rapporté un risque accru de rechute après fécondation in vitro (FIV) chez les femmes atteintes de sclérose en plaques (SEP), ce qui n'a pas été confirmé par des travaux plus récents.

    Toutes ces études présentaient plusieurs limites, telles que la petite taille des échantillons, l'absence de population témoin ou le manque de validation neurologique des rechutes. Le but de cette étude était de déterminer le risque de rechute après FIV chez les femmes atteintes de SEP.

    Une belle étude de cohorte rétrospective

    Cette étude de cohorte rétrospective a inclus toutes les femmes atteintes de SEP ayant subi une FIV entre 2009 et 2019 et un groupe témoin de femmes atteintes de SEP n'ayant pas subi de FIV, appariées sur l'âge, la durée de la SEP, le nombre de rechutes et les traitements spécifiques à la SEP au cours de l'année précédente.

    Les données sur la SEP (durée de la maladie, traitements et rechutes) provenaient du Registre français de la SEP (OFSEP), tandis que les données sur la FIV (nombre d'interventions, type de protocole de stimulation et résultats) provenaient de la base de données de l'Assurance maladie française. Pour cela, les 2 bases de données ont été liées par appariement indirect.

    Risque de rechute identique dans les 3 mois

    Au total, 115 femmes atteintes de SEP ont eu 199 procédures de FIV (âge moyen à la première FIV : 33,9 ± 4,0 ans ; 45,2 % ont eu ≥2 procédures de FIV) et 175 FIV (88,0 %) ont pu être associées à des patientes spécifiques.

    Le risque de rechute dans les 3 mois suivant la date d'indexation était le même dans le groupe FIV et dans le groupe témoin (0,06 rechute par patient-année), comme le confirme également l'analyse avant-après dans le groupe FIV (0,06 contre 0,08).

    Pas d’augmentation du risque de rechute après FIV

    Cette étude, utilisant un ensemble de données cliniques et administratives sur 10 ans, n'a trouvé aucune augmentation du risque de rechute après FIV.

    Le maintien des traitements de fond jusqu’à la FIV serait un facteur déterminant pour réduire le risque de rechute et peut expliquer les discordances entre les données plus anciennes, datant d’une époque où les traitements de fond étaient interrompus lors des projets de grossesse, et ces données plus récentes.

    Le message à délivrer aux patientes ayant un désir de grossesse par l’intermédiaire d’une FIV est donc le même que celui des patientes projetant une grossesse « naturelle » à savoir le maintien du traitement de fond jusqu’à la confirmation du début de la grossesse.

     

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    JDF

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