La consommation de certains alcools, en particulier la bière et le cidre, est associée à une augmentation du risque de goutte chez les hommes comme chez les femmes. La sur-représentation de la goutte chez les hommes pourrait être liée surtout aux types d'alcools consommés plutôt qu'à des facteurs biologiques.

La goutte est la forme la plus courante d'arthrite inflammatoire, résultant d'une accumulation d'acide urique dans le sang. Bien que la susceptibilité génétique soit un facteur important, les habitudes de vie, telles que la consommation d'alcool, jouent également un rôle significatif dans le développement de l'hyperuricémie et de la goutte.

Cette large étude prospective, qui a suivi 401 128 participants du UK Biobank sur une période moyenne de 12 ans, montre que les consommateurs d’alcool ont un risque plus élevé de développer la goutte que les abstinents, avec une association plus forte chez les hommes (HR = 1,69 ; IC 95 % : 1,30-2,18) que chez les femmes (HR = 0,83 ; IC 95 % : 0,67-1,03). Il existe un lien privilégié avec la consommation de certains types d'alcool. L’étude est publiée dans JAMA Network Open.

Alcool et goutte : surtout la bière et le cidre

En examinant la fréquence et le type de consommation d'alcool, l'étude révèle que chez les buveurs, une consommation plus fréquente serait associée à une augmentation significative du risque de goutte. Les hommes qui boivent cinq fois ou plus par semaine ont un risque presque deux fois supérieur à ceux qui boivent moins d'une fois par semaine. Chez les femmes, une association positive entre la fréquence de consommation et le risque de goutte est apparue après ajustement pour l'indice de masse corporelle (IMC).

Concernant les types spécifiques d'alcool, la consommation de bière ou de cidre est la plus fortement associée à un risque accru de goutte chez les deux sexes. Par exemple, pour chaque pinte supplémentaire de bière ou de cidre consommée par jour, le risque de goutte augmente de 60 % chez les hommes (HR = 1,60 ; IC 95 % : 1,53-1,67) et de 62 % chez les femmes (HR = 1,62 ; IC 95 % : 1,02-2,57). La consommation de champagne, de vin blanc et de spiritueux est également liée à une augmentation du risque.

Une très large étude selon la génétique et le sexe

Les données utilisées proviennent du UK Biobank, une vaste cohorte prospective britannique qui comprend des participants âgés de 37 à 73 ans au moment de l'inclusion entre 2006 et 2010. Les participants ont fourni des informations détaillées sur leur consommation d'alcool via des questionnaires standardisés, et les cas de goutte incidents ont été identifiés à l'aide des dossiers hospitaliers jusqu'en 2021.

L'étude a utilisé des modèles de régression de Cox ajustés pour de multiples facteurs de confusion potentiels, tels que l'âge, le sexe, l'IMC, le statut socio-économique et les comorbidités. En prenant en compte le biais de causalité inverse, les chercheurs ont renforcé la fiabilité des associations observées.

En pratique

Ces résultats ont des implications pratiques La consommation de certains alcools, notamment la bière et le cidre, augmente le risque de goutte chez les hommes et les femmes. La réduction de la consommation d'alcool devrait être encouragée comme mesure préventive, indépendamment du sexe.

Des recherches futures pourraient explorer les mécanismes biologiques sous-jacents à ces associations et évaluer l'efficacité d'interventions visant à réduire la consommation d'alcool dans la prévention de la goutte.