Etude en Angleterre
Infarctus, AVC : mortalité en baisse grâce à la lutte contre le sel
En Angleterre, la lutte contre le sel a porté ses fruits : l’apport salé a reculé de 15% en 10 ans. Sur la même période, le nombre de décès par AVC ou maladie cardiaque a aussi chuté.
Moins de sel, moins de décès. Grâce à une étude parue ce 14 avril dans le BMJ Open, le Royaume-Uni, particulièrement l’Angleterre, peut se féliciter. La consommation quotidienne de sel a reculé de 15% en 10 ans selon le Wolfson Institute of Preventive Medicine de Londres (Royaume-Uni). Sur la même période, les décès par maladie cardiovasculaire ou par AVC ont diminué de 40%. Il ne s’agit pas d’une coïncidence, affirment les chercheurs : la lutte contre le trop salé a payé.
-1,4 grammes en moyenne
Entre 2003 et 2011, 31 500 Anglais ont détaillé leurs habitudes de vie. La date de départ de l’étude correspond à la mise en place des recommandations nationales. Depuis 2003, le Royaume-Uni se bat pour réduire la consommation de sel. Celle-ci a d’ailleurs été calculée dans un second groupe de 3 000 personnes, qui ont fourni des échantillons urinaires.
L’IMC a progressé sur 10 ans. Hormis ce facteur de risque, l’ensemble des autres a reculé. Ceux-ci, en plus des traitements améliorés de l’hypertension artérielle (HTA), ont contribué à faire chuter la mortalité par maladie cardiovasculaire. Le sel tient une place particulière dans ces bons résultats, selon les chercheurs. On le sait, un régime trop riche en ce condiment hausse la tension artérielle… et fait grimper le risque de maladie cardiovasculaire ou d’AVC. Et justement, l’apport quotidien a reculé de 1,4 grammes en moyenne.
Encore trop de sel
« La réduction de la consommation de sel a probablement contribué de manière importante à la chute de la pression artérielle en Angleterre de 2003 à 2011 », estiment les chercheurs. « En conséquence, elle peut avoir joué un rôle important dans la réduction de la mortalité par AVC ou cardiopathie ischémique au cours de la période. » Pas question pour autant de relâcher l’effort : les Anglais consomment encore trop de sel avec, en moyenne, 2 grammes de plus que les recommandations (6 g par jour). Et selon les résultats des questionnaires, presque trois quarts de la population anglaise mange trop salé : 8 hommes sur 10 et 6 femmes sur 10. En France, même constat : en 2013, les Français ont en moyenne consommé 8,7 grammes et les Françaises 6,7 grammes. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de se limiter à 5 grammes par jour. Les aliments préparés, souvent trop chargés en sel, sont considérés comme les premiers responsables. La main lourde de certains sur la salière fait le reste. « Des efforts continus et plus marqués sont nécessaire pour parvenir à une réduction supplémentaire de la consommation », concluent les auteurs de l’étude.