Annonce de Marisol Touraine

L'interdiction des soins funéraires aux séropositifs bientôt levée

L'interdiction des soins funéraires pour les porteurs du VIH va être levée. Afin d'éviter tous risques de contamination, la pratique de l'activité sera limitée à des lieux prévus à cet effet.

  • Par Bruno Martrette
  • GILE MICHEL/SIPA
  • 14 Avr 2014
  • A A

    Trois mois ont passé et la pétition pour la levée de l'interdiction des soins funéraires aux personnes séropositives a doublé son nombre de signatures. Lancée au mois de décembre dernier sur le site change.org à l'initiative du conseiller régional d'Ile-de-France, Jean-Luc Romero, le texte compte aujourd'hui plus de 94 000 signataires. Le 4 mars, c'est Dominique Baudis, le premier Défenseur des droits décédé depuis, qui adressait un courrier à Marisol Touraine pour lui demander "d'agir au plus vite". Et cette mobilisation massive a enfin fini par payer. Car la ministre de la Santé serait sur le point de mettre un terme à cette discrimination envers les séropositifs et les personnes contaminées par une hépatite virale.

    Des lieux prévus à cet effet
    En effet, dans un courrier adressé le 24 mars au Défenseur des droits, Marisol Touraine a réaffirmé sa volonté de faire évoluer la législation. Une volonté confirmée par son ministère, qui a indiqué au quotidien Le Monde ce vendredi que « la levée de cette interdiction est désormais un principe acquis, et [que] la discrimination subie par les familles [de malades] [allait] enfin cesser ».
    Toutefois, l'arrêté du 20 juillet 1998, à l'origine de l'interdiction, ne sera pas modifié tant que les mesures d'encadrement de la thanatopraxie n'auront pas été renforcées, précise le communiqué du ministère.
    Pour protéger les professionnels des risques de contamination que peuvent engendrer les coupures ou les projections de sang, la ministre envisage de limiter la pratique de l'activité à des lieux prévus à cet effet. Cela alors qu'elle est aujourd'hui notamment autorisée au domicile des défunts. « Dès lors que ces mesures seront effectives, l'interdiction des soins de conservation sur les personnes atteintes d'infection à VIH ou d'hépatites virales sera levée », écrit-elle.

    L'Igas est pour la levée de l'interdiction
    Ainsi, cette décision de la ministre confirme les conclusions d'un rapport récent réalisé conjointement par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’Inspection générale de l’administration (Iga). A l'intérieur de ce texte, les deux Inspections se prononçaient elles aussi en faveur de la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les personnes infectées par le VIH ou les hépatites B ou C.

    Dans ce rapport, relayé par le Conseil national du Sida au mois de février 2014, elles demandaient également « que le VIH et l’hépatite soient retirés de la liste des maladies pour lesquelles la pratique des soins funéraires est interdite. » Mais à une condition là encore : que les soins de thanatopraxie soient réservés à des lieux dédiés, sans aucun risque pour la santé des thanatopracteurs.

    Conclusion, grâce à cette décision, la France rejoint enfin les plus grands spécialistes du sida qui assurent depuis longtemps que les recommandations universelles en matière de soins funéraires, préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), suffisent pour éviter une contamination. Conseil National du sida (CNS), Défenseur des droits ou encore Haut Conseil de Santé publique (HCSP) tous recommandaient déjà la levée de cette interdiction.



     

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    
    -----