5-10 de kg en moyenne
Quand le père a fumé avant 11 ans, le fils est en surpoids
Fumer avant l'âge de onze ans n'est pas que mauvais pour la santé de l'enfant. Le tabac à un jeune âge entraînerait un surpoids chez les fils de ces jeunes fumeurs.
Les hommes qui ont commencé à fumer avant l'âge de 11 ont des fils plus gros ! C'est le résultat étonnant d'une étude de l'Université britannique de Bristol (Angleterre) publiée ce mercredi dans The European Journal of Human Genetics.
Selon ces travaux, les hommes qui fumaient régulièrement avant la puberté avaient des fils en moyenne qui pesaient 5-10 kg de plus lorsque ceux-ci devenaient adolescents (13-17 ans).
Pour les chercheurs anglais, ce lien pourrait être dû à l'exposition à la fumée de tabac avant le début de la puberté. Elle serait susceptible d'entraîner des changements métaboliques défavorables vers la génération qui suit.
Le risque est moins important lorsque le jeune fumeur a une fille
Autre surprise, ce risque d'un enfant éventuellement en surpoids a également été retrouvé chez les filles, mais à un degré largement moins significatif, précise l'étude. Les scientfiques rappellent aussi que beaucoup d'autres facteurs (génétiques ou le poids du père) ont été pris en compte, « mais ils ne peuvent en aucun cas expliquer à eux seuls ces résultats. » Et face à ces données, la loi de la nature est en plus injuste. Car les pères qui ont commencé à fumer avant 11 ont pour leur part tendance à avoir un IMC plus faible en moyenne, comparé aux autres hommes.
La progéniture épargnée lorsque le père entre plus tard dans le tabac ?
Enfin, ce risque d'avoir 5-10 kg en plus n'a pas été observé chez les fils (et les filles) des hommes qui ont commencé à fumer après l' âge de 11 ans. Pour les chercheurs, cela suggère que la période avant le début de la puberté est une période particulièrement sensible aux expositions environnementales néfastes.
S'exprimant sur ces résultats, l'auteur principal de l'étude, le Pr Marcus Pembrey, confie : « Cette découverte d'effets transgénérationnels de ce type aura sans doute des conséquences importantes pour la recherche dans un contexte actuel de hausse de l'obésité. Notamment concernant les mesures de prévention pour lutter contre le surpoids. Il n'est plus acceptable de se contenter uniquement d'étudier les facteurs liés au style de vie de la personne obèse ou en surpoids. Il faut aller chercher plus loin. Donc parfois bien avant ! »