Signe annonciateur de diabète
Intolérance au glucose : une vie plus saine réduit la mortalité
Adopter un mode de vie plus sain lorsqu’une intolérance au glucose se développe permet de prévenir un diabète… mais aussi de réduire la mortalité, notamment cardiovasculaire.
- Plus d'exercice physique réduit le risque de mortalité (RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA)
Prévenir un diabète de type 2, et une maladie cardiovasculaire serait-il possible ? En modifiant les habitudes de vie dès qu’un patient développe une intolérance au glucose – signe avant coureur de diabète –, il est possible de réduire la mortalité globale et par maladie cardiovasculaire, selon une étude chinoise. Ces résultats encourageants sont parus ce 3 avril dans The Lancet Diabetes & Endocrinology.
Adopter un mode de vie plus sain (exercice physique et perte de poids) permet d’éviter un diabète de type 2 aux patients atteints d’une intolérance au glucose. Plusieurs études l’ont prouvé, mais elles n’ont pas étudié l’influence d’une telle intervention sur la mortalité, notamment par AVC ou crise cardiaque. L’intérêt est pourtant grand : les patients diabétiques risquent deux fois plus de décéder de toutes causes que leurs pairs de même âge mais en meilleure santé.
Mortalité réduite de 10 points
Une équipe chinoise a donc mené une étude de suivi sur près de 30 ans. 438 patients ont accepté de modifier leurs habitudes de vie pour les rendre plus saines. 138 patients ont été inclus dans un groupe de « contrôle », qui n’a pas modifié son comportement. L’intervention a été menée pendant 6 ans, assortis d’une période de contrôle de 23 ans. L’expérience a été couronnée de succès : un véritable écart sépare les patients qui ont amélioré leurs habitudes de vie et ceux qui ne l’ont pas fait. La mortalité globale est de 28% dans le groupe « intervention », alors qu’elle s’élève à 38% chez les patients qui n’ont rien changé à leur quotidien. Même constat pour la mortalité de cause cardiovasculaire. Alors que 19,6% des patients du groupe « contrôle » ont succombé à un AVC ou un infarctus, ils n’étaient que 11% parmi ceux qui ont changé leur comportement.
« Ces résultats fournissent de nouvelles raisons d’utiliser ces interventions comme une mesure de santé publique dans le cadre du contrôle des conséquences du diabète », concluent les chercheurs. Un avis partagé par le Pr Nick Wareham, de l’université de Cambridge (Royaume-Uni), qui écrit dans un commentaire associé à l’étude que celle-ci constitue « une réelle percée, qui montre que les interventions sur le mode de vie peuvent réduire le risque de conséquences cardiovasculaires du diabète sur le long terme. »