Infections, troubles respiratoires...
L'accouchement dans l'eau ne serait pas sans risque
Accoucher dans une piscine ne serait pas totalement sans danger, estiment deux groupes d'experts américains. Ils recommandent que la méthode reste expérimentale.
L'accouchement dans l'eau ne serait peut-être la méthode douce que certains imaginent. L'académie américaine de pédiatrie et le collège des gynécologues-obstétriciens attirent l'attention sur les dangers potentiels que peut représenter cette méthode d'accouchement.
Dans la revue Pediatrics, ces deux groupes d'experts soulignent que l'accouchement dans l'eau a été présenté comme une méthode facilitant le travail et la délivrance. Les défenseurs de cette technique estime qu'elle permettrait de diviser par trois le temps de l'accouchement et de diminuer le recours à l'anesthésie. Ces dernières décennies, elle a gagné du terrain un peu partout dans le monde. Cependant, les auteurs de ce rapport tiennent à signaler qu'il n'existe pas de preuve que l'immersion dans l'eau au cours de la première phase du travail améliore les résultats périnataux. Et par ailleurs, dans la seconde phase du travail, la sécurité et l'efficacité de la technique n'ont pas été établies. En outre, quelques rares cas d'infections liées à de l'eau sale, de saignements, de problèmes respiratoires ou même de noyades ont été rapportés.
Une méthode qui doit rester expérimentale
Compte tenu de cette absence de preuves et de quelques cas d'effets indésirables graves, les experts américains estiment que l'accouchement dans l'eau doit être considérée comme une procédure expérimentale, réalisée uniquement dans le cadre d'un essai clinique - et donc en aucun cas en routine-, avec le consentement éclairé de la femme. L'académie américaine de pédiatrie et le collège des gynécologues obstétriciens recommandent également aux établissements qui souhaiteraient proposer ce mode d'accouchement d'établir des protocoles rigoureux pour sélectionner les candidates assurer l'entretien et le nettoyage des baignoires, assurer la surveillance de la mère et di foetus à intervalles réguliers...
La France reste septique
En Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Belgique, l'accouchement aquatique s'est beaucoup développé alors qu'en France, la technique est restée marginale. Moins d'une dizaine de maternités pratiquent la naissance aquatique. Le premier centre français de naissance aquatique, le centre Semmelweiss devait ouvrir en 2012 mais l'Agence régionale de santé de Bretagne a demandé sa fermeture immédiate car "ce cabinet n'est pas un établissement d'accouchement. Il ne répond nullement aux conditions d'hygiène, de sécurité et d'organisation des soins requises par le Code de la santé publique", estimait alors l'ARS de Bretagne.