Déconseillé par la Haute Autorité de Santé

Accouchement : les soignants appuient sur le ventre dans 1 cas sur 3

L’expression abdominale, qui consiste à appuyer sur le ventre d’une femme qui accouche pour « l’aider », est déconseillée, mais toujours pratiquée dans un cas sur trois selon une enquête.

  • Par Audrey Vaugrente
  • DAN JAMES/CATERS NEWS AGENCY/SIPA
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  • 11 Mar 2014
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    « Une grande douleur et un choc émotionnel » : voilà comment une femme a vécu son expression abdominale. Cette pratique, qui consiste à appuyer sur le ventre de la femme enceinte pour « l’aider » à accoucher plus vite, est pourtant déconseillée par la Haute Autorité de Santé (HAS) depuis 2007. Sept ans après, elle est toujours pratiquée selon une enquête du Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane), relayée par l’Agence de presse médicale (APM).

    Côtes cassées et douleur

    Dans un premier accouchement sur trois, en 2013, l’expression abdominale est pratiquée. Le taux a fortement chuté après les recommandations de la HAS, mais il est reparti à la hausse dès 2012. Constat plus alarmant : chez les multipares, le taux d’expressions abdominale n’a pas oscillé depuis 2007, bien qu’un peu plus bas (14%). En raison de l’absence d’indication médicale, et du léger risque de complications graves, la HAS a décidé de fermement déconseiller son recours. Dans les témoignages recueillis par le Ciane, quelques femmes évoquent des côtes cassées et une forte douleur.

    « Un sentiment de violence »

    Côté parents, le ressenti d’une telle pratique est rarement positif. Dans plus de quatre cas sur cinq, le consentement de la femme n’est même pas demandé. « Pas de demande mais une mise en garde : "Je vais devoir appuyer sur votre ventre, c’est ça ou le forceps" », évoque une femme. Cela constitue une violation du droit des patients, selon le Ciane.
    Mais surtout, ajoute le Colectif, « ce geste est associé à un sentiment de violence (…) et est donc très mal vécu par les femmes. » « J’ai été choquée de voir une sage-femme appuyer sur mon ventre et presque s’asseoir (…) sous prétexte que je ne poussais pas assez fort », témoigne une jeune maman. Une autre évoque le recours à un escabeau pour aider les soignants à appuyer. Certaines femmes soulignent toutefois que l’expérience s’est bien déroulée, et que l’équipe l’a informée de la nature de l’acte avant de le pratiquer.

    Reste que la HAS préférerait voir cette pratique disparaître et remplacée par l'extraction instrumentale ou la césarienne. Le Ciane demande donc une révision des pratiques au sein des établissements, afin qu’ils répondent aux recommandations. Mais surtout, il faut informer « loyalement » les femmes sur les risques d’une expression abdominale.

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