Lancement de Mars Bleu
Cancer colorectal : dépisté tôt, il se guérit dans 9 cas sur 10
Alors que le mois de mobilisation contre le cancer colorectal débute, les autorités sanitaires rappellent la gravité de cette maladie et surtout l’importance de sa détection précoce.
Alors que le programme national de dépistage du cancer colorectal est proposé depuis 2009, même si sa notoriété n’a cessé de croître, la participation des 18 millions de Français ciblés reste encore trop faible. En effet, seuls 31% d’entre eux ont réalisé le test en 2012/2013, avec de fortes disparités selon l’âge, le sexe, et même les départements. Un constat qui justifie de poursuivre et d’intensifier encore l’information et la mobilisation contre ce cancer encore méconnu et trop souvent tabou.
Encore 17500 décès en 2012 pour un cancer qui se guérit
Dans le cadre de Mars Bleu, mois de sensibilisation contre le cancer colorectal, le ministère de la Santé et l’Institut national du cancer (INCa), en partenariat avec l’Assurance Maladie, le Régime social des indépendants et la Mutualité agricole rappellent donc quelques chiffres clef. En 2012, cette pathologie a touché plus de 42 000 nouvelles personnes en France (23 200 hommes et 18900 femmes) et a été responsable de plus de 17500 décès. Il reste le 3ème cancer le plus fréquent et le 2ème cancer le plus meurtrier. Pourtant, les autorités souhaitent faire enfin prendre conscience aux Français d’un paradoxe. Même s’il tue encore beaucoup de malade, le cancer colorectal, lorsqu’il est dépisté tôt, se guérit dans 9 cas sur 10. En effet, en détectant des polypes ou adénomes avant qu’ils ne dégénèrent en lésions cancéreuses, il est alors possible d’éviter même parfois le cancer. Par ailleurs, plus un cancer colorectal est diagnostiqué précocement, moins les traitements sont lourds et plus les chances de guérison sont importantes.
A qui s’adresse le dépistage du cancer colorectal ?
Etant donné que 95 % des cancers colorectaux se développent après 50 ans. Toutes les personnes entre 50 et 74 ans sont donc éligibles pour participer au programme national de dépistage organisé. Ces individus sont donc invités à pratiquer un dépistage tous les deux ans même sans symptôme particulier. Ainsi dès 50 ans, tous les hommes et femmes reçoivent à leur domicile un courrier les invitant à consulter leur généraliste pour faire ce dépistage. C’est ensuite justement le médecin qui déterminera le niveau de risque du patient et la conduite à tenir. Dans la majorité des cas, il remettra au patient un test de recherche de sang dans les selles à faire chez soi. Un test indolore entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie et qui doit être répété tous les deux ans, même si une surveillance des signes d’alerte entre 2 tests est aussi recommandée. S’il est positif, le patient sera alors adressé à un spécialiste pour réaliser une coloscopie. Par ailleurs, ce dépistage est également conseillé, quel que soit l’âge, en cas d’antécédents personnels ou familiaux de cancer colorectal, de polypes ou de maladie inflammatoire chronique de l’intestin. En effet, ces personnes présentent potentiellement un risque considéré comme « très élevé » de développer ce type de cancer.
Vers les tests immunologiques mieux acceptés
Le dépistage du cancer colorectal se heurte à plusieurs difficultés et notamment à celle des modalités pratiques du test qui implique trois prélèvements dans les selles. L’arrivée fin 2014 de tests immunologiques à la place d’Hémoccult devrait améliorer l’acceptabilité de ce dépistage en n’imposant plus qu’un seul prélèvement et surtout son efficacité avec deux fois plus de cancers détectés et quatre fois plus de lésions précancéreuses. Les gastro-entérologues estiment qu’ainsi 1500 à 2000 vies pourront être épargnées chaque année.