Enquête de 60 millions de consommateurs
La moitié des laits infantiles contiennent de l'aluminium
Trop d’aluminium dans les laits infantiles ! C'est la conclusion de l'enquête de 60 Millions de consommateurs selon laquelle plus de la moitié des laits pour enfants contiennent ce métal neurotoxique.
Le lait pour les tout-petits est il sans danger ? A cette question, l'Institut national de la consommation (INC) apporte quelques réponses ce mercredi. Dans son dernier numéro, le magazine 60 millions de consommateurs publie les résultats d'une enquête menée dans les rayons des grandes surfaces françaises sur 38 laits infantiles en poudre (1er et 2e âge) et 9 laits liquides de croissance de grandes marques et marques de distributeurs. Et les données rapportées par les enquêteurs ne sont pas totalement rassurantes pour les parents.
Aucune étude ne prouve l'inoucité de l'aluminuim
En effet, d'après ces résultats, plus de la moitié des laits 1er âge de l’essai, destinés à couvrir l'intégralité des besoins nutritionnels de l'enfant jusqu'à six mois, contiennent de l’aluminium. Cela jusqu’à 30 % de la valeur limite acceptable pour les adultes. Valeur qui est d'ailleurs la même pour les enfants !
Ces résultats ne sont pas meilleurs pour les laits 2e âge qui arrivent avec le début d'une alimentation diversifiée chez l'enfant : deux échantillons sur trois en contiennent également de l'aluminuim. Face à ces résultats, 60 millions de consommateurs insiste sur le fait que pour le moment il n'y a aucune étude « prouvant l’innocuité de l’aluminium chez le jeune enfant. »
S'agissant de l'origine de cette contamination, elle vient des conditions de stockage et des emballages, principalement fabriqués à partir d’aluminium.
Un métal "potentiellement" neurotoxique
Et comme le rappelle régulièrement l’Association santé environnement France (1), les risques santé d’exposition à l'aluminium par ingestion sont "nombreux". Ce métal est en effet reconnu comme "potentiellement" neurotoxique. Il inhibe plus de 200 fonctions biologiques et cause de nombreux effets indésirables pour les plantes, les animaux mais aussi les êtres humains. Plus concrètement, une absorption pendant une longue période peut entraîner de sérieux problèmes osseux ou neurologiques, tels que la démence, la perte de mémoire (maladie Alzheimer), l’apathie ou des tremblements.
Pour ces raisons, 60 Millions de consommateurs demande que, pour les enfants, « soit définie une limite réglementaire plus stricte que celle applicable à l’ensemble de la population (...). À défaut, il faudrait au moins que la mention des teneurs soit rendue obligatoire, afin de permettre aux parents de choisir », soutient l'INC. Dans son enquête, cette dernière alerte d'ailleurs également sur le peu de transparence des étiquettes collées sur les laits infantiles.
Un bon point pour les laits de croissance
Toutefois, 60 millions de consommateurs décerne aussi les bons points. Ils reviennent cette fois-ci aux laits de croissance, destinés aux enfants de 1 à 3 ans : aucun des produits testés n’est contaminé.
Un résultat d'autant plus rassurant que de nombreux experts en alimentation les estiments "essentiels" pour prévenir les insuffisances d'apports, notamment en fer.
Ce point de vue n'est toutefois pas partagée par l'Agence européenne de l'alimentation (EFSA) qui estime en octobre 2013 que « l'utilisation de lait de croissance n'apporte pas une valeur ajoutée par rapport à une alimentation équilibrée répondant aux besoins nutritionnels des jeunes enfants dans l'Union européenne. »
(1) L'Association Santé Environnement France rassemble aujourd'hui près de 2 500 médecins en France. Elle travaille sur tous les sujets en lien avec la santé et l'environnement: qualité de l'air, ondes électromagnétiques, biodiversité, alimentation, etc.